Réformer les textes en vue d’un meilleur accès des Pme dirigées par des femmes aux marchés publics

L’ARMP, la banque mondiale et ONUFEMMES veulent faciliter  aux Petites et moyennes entreprises femmes l’accès aux marchés publics. C’est dans cette optique et dans le cadre du projet initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures, pilotée par la Banque mondiale qu’ils ont commandité une étude  dont l’objectif était de  comprendre la situation et faire des recommandations de « politiques positives » et « stratégies plurielles » combinées pour faciliter l’accès des PMEF aux marchés publics. Les résultats ont été présentés le jeudi 10 juin, lors d’un atelier de partage.

A l’issue d’un appel d’offre international, le cabinet Carapaces du Pr Abdallah Cissé a été choisi. Ce dernier a présenté les résultats du travail fait par son cabinet  lors d’un atelier de partage qui a eu lieu   le jeudi 10 juin 2021 en présence du Directeur général de l’ARMP, d’un représentant de la banque mondiale, d’un représentant de ONUFEMMES et de plusieurs chefs d’entreprises.

Dans son allocution à l’ouverture de l’atelier de partage,  le représentant de l’ONU Femmes, Abdou Karim Diouf a indiqué que cette initiative visant  à élaborer et à mettre en œuvre une réglementation des marchés publics prenant en compte l’aspect genre facilitera aux PME Femmes l’accès aux marchés publics. Le représentant de la banque mondiale, Mountaga Ndiaye a lui précisé que la banque  met l’accent sur l’entreprenariat féminin parce que, selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), 33% des entrepreneurs sénégalais sont des femmes.  En plus selon  Mountaga Ndiaye, il est admis que les PME représentent la quasi-totalité des entreprises au Sénégal.  Cela implique à l’en croire  « une contribution importante des femmes au tissu économique du pays ».Pourtant constate-il «  les femmes sont souvent disproportionnellement confrontées à des contraintes qui freinent la croissance de leurs entreprises, y compris leur accès aux marchés ou à la commande publique ». Dans un tel contexte, les femmes ne pourront pas participer positivement à la croissance et à l’essor économique du Sénégal. Il est donc important que les Pme dirigées par des femmes puissent accéder aux marchés publics. D’autant  que 17% du PIB du Sénégal en 2020, soit 2000 milliards de FCFA environ est constitué de cette commande publique. C’est donc selon Mountaga Ndiaye «  une opportunité considérable pour stimuler l’entreprenariat féminin ».Il faut selon lui renverser la tendance. Il est temps que les PMEF profitent aussi de ces opportunités conséquentes selon Mountaga Ndiaye. D’après M. Ndiaye, cela demande à la fois une règlementation adéquate au niveau national et des PMEF outillées à répondre fructueusement à la commande publique.

La solution pour une bonne participation des femmes au jeu des marchés publics, est logée selon  le représentant de ONUFEMMES dans le renforcement des capacités des femmes entrepreneurs mais également des autorités contractantes. Car à l’en croire, elles doivent être sensibilisée au genre.

Le Directeur général de l’ARMP, Saer Niang s‘est lui  érigé en défenseur des femmes entrepreneures. Il a affirmé dans son allocution à l’ouverture de cette rencontre « nous veillerons à ce que la place de la femme dans la commande publique soit renforcée ». Cela se traduira concrètement par « la recherche d’un équilibre fécond   selon le DG de l’ARMP. Un discours fort apprécié par des femmes venues nombreuses assister à cet atelier de partage et dont deux d’entre elles ont pris la parole pour se prononcer en leur nom. D’abord Raqui Wone, vice-présidente du Conseil national du patronat. Elle  a remercié l’ARMP et ses partenaires pour cette « belle initiative » laquelle permettra selon elle aux entrepreneures femmes d’aller plus. Quand à Khady Fall Tall, la présidente de l’AFAO, après avoir reconnue l’engagement dont fait montre le DG de l’ARMP pour l’accès des femmes aux marchés publics, elle a salué l’engagement de l’Etat pour favoriser l’accès des femmes à la commande publique.

L’ARMP ne doit pas faire cavalier seul.

Le Professeur Abdallah Cissé est convaincu que ce travail dont le but principal est de faciliter aux PMEF l’accès aux marchés publics ne doit pas être uniquement  un combat de  l’ARMP. Elle doit être accompagnée. C’est pourquoi, après avoir fait le constat selon lequel,  dans la loi sur les Pme adoptée en 2008, puis abrogée l’année dernière, il était octroyé un quota de 15% à la Pme, il a indiqué que dans ce nouveau processus de réformes, il faut voir  comment faire pour l’introduire dans le droit positif.  C’est une question qu’il faudra adresser selon le Pr Abdallah Cissé. Il faudra également revoir tous les anciens textes qui peuvent bloquer cette évolution envisagée dans le cadre du code marchés publics. Notamment le code des obligations de l’administration a soutenu le Pr de droit. Mais il faut aussi résoudre le problème de l’identification de la PME femme. Qu’est-ce qu’une entreprise dirigée par une femme. Cette réforme ne devra en aucune façon prolongée selon lui cette prédominance  des hommes concernant l’accès aux marchés publics. Une PME femme est selon lui une entreprise dans laquelle, 51% des actions sont contrôlées par les femmes.  Il faudra ensuite s’attaquer aux inégalités.  Il faut corriger selon Abdallah Cissé. Il réclame l’équité pour les femmes laquelle  est selon l’ancien recteur de l’Université de Bambey, une mesure de correction. Pour le Pr Abdallah Cissé, il y a des actions prioritaires à court moyen et long terme qu’il faudra forcément exécuter, pour  impulser une réforme d’envergure.

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