Les orientations économiques post-Covid
Face à la pandémie de la Covid-19, le gouvernement du Sénégal entend soutenir tous les segments de l’économie Sénégalaise. C’est tout le sens du programme de Résilience économique et social (PRES) qui vise à « renforcer le système de santé, soutenir les ménages, la diaspora, les entreprises et les salariés ».
Le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, qui s’exprimait lors d’une édition Spéciale soutient que la pandémie de la Covid-19 a impacté toutes les économies de la planète et en particulier les économies africaines. Il indique que le Sénégal qui était sur une trajectoire de croissance très forte, avec une moyenne de 6,6%, durant ces 5 dernières années et une croissance économique projetée à 6,8% pour 2020 avant la pandémie, affichera une toute autre allure. « Avec cette pandémie, nous nous attendons à une croissance de 1,1% , mais nous évitons la récession, grâce aux mesures contenues dans le Programme de Résilience économique et Sociale (PRES) », analyse Amadou Hott. C’est dans son discours du 23 mars 2020, déclarant l’état d’urgence, que le président de la République, Macky Sall a dévoilé les grandes lignes des mesures envisagées pour soutenir l’économie sénégalaise, face à la pandémie de la Covid-19. « J’ai créé un Fonds de riposte et de solidarité contre les effets du COVID-19, FORCE-COVID-19, qui sera doté de 1000 milliards de FCFA. Les ressources du Fonds serviront entre autres, à soutenir les entreprises, les ménages et la diaspora », a déclaré le Chef de l’Etat. Il indique en outre, qu’au titre des mesures générales, « il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019 due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards ». Sur la même lancée, le président de la République mentionne que les mesures spécifiques bénéficieront aux secteurs les plus touchés par la crise du Covid-19, en particulier l’hôtellerie, la restauration, le transport et la culture. Toutefois, c’est le Programme de Résilience économique et Social (PRES) qui englobe l’ensemble des mesures initiées pour atténuer les effets de la Covid-19 sur l’économie nationale.
Programme de Résilience économique et Social (PRES)
Le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération renseigne que le PRES comporte plusieurs mesures, visant à accompagner les entreprises affectées par la crise liée à la pandémie et à développer une résilience par rapport à ses effets. Dans les détails, l’Etat du Sénégal a pris des mesures sur la fiscalité et le financement des entreprises. Sur la fiscalité, l’Etat du Sénégal envisage des suspensions et de remises d’impôts, la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière, une remise partielle de la dette fiscale arrêtée à la date du 31 décembre 2019 entre autres ; dans l’optique de favoriser des facilités de trésoreries relatives aux retenues opérées sur les salaires et les cotisations sociales que les entreprises du secteur privé versent. Sur ce point, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération souligne que, « les entreprises devront prendre l’engagement de maintenir les emplois, l’engagement de payer au moins 70% des salaires des employés en chômage technique pendant la période de crise ». Parlant du différé de paiement des taxes et impôts, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération limite cette disposition, aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 100 millions de FCFA et celles évoluant dans les secteurs les plus impactés par la pandémie. Ce différé de de déclaration et de paiement porte sur tous les impôts et taxes exigibles sur la période d’avril à juin 2020.
Par ailleurs, pour le financement des entreprises, le ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération mentionne que « l’Etat du Sénégal a mis en place, en partenariat avec le secteur bancaire (l’APBEFS et les banques commerciales), un mécanisme de financement d’un montant de 200 milliards de FCFA pour les entreprises affectées par la pandémie, afin de leur permettre d’accéder aux ressources nécessaires leur permettant de faire face aux besoins urgents ». D’après le ministère de l’Economie, la contribution de l’Etat et celles des partenaires, devra atteindre le montant cible de 70 milliards de FCFA, permettant d’injecter 200 milliards de FCFA.
Sur ce chapitre relatif aux financements, l’Etat entend apurer les dettes dues aux fournisseurs. Ceci constitue un moyen de contribuer au financement du secteur privé, de lubrifier l’économie et d’assouplir les contraintes de liquidité pour les entreprises et le secteur bancaire. En outre, les entités comme le Fongip et la DER vont faire dans l’accompagnement à travers les systèmes financiers décentralisés (SFD) pour le Fongip au profit des Toutes petites entreprises (TPE) avec un CA inférieur ou égal à 100 millions de FCFA ; et la Délégation à l’Entreprenariat rapide suspendre les échéances de remboursements en capital et intérêts pour trois mois entre autres mesures.
Moustapha Ndiaye