
La rencontre entre l’Association des Commerçants et Industriels du Sénégal (ACIS) et les députés membres de la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale, organisée à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (CCIAD), a vu la participation de plusieurs députés ainsi que de représentants de ministères et de structures publiques. Elle a permis aux différents acteurs de mieux cerner les préoccupations du secteur privé et d’échanger sur les pistes de solutions envisageables.
Plusieurs contraintes ont été soulevées tour à tour par les commerçants et opérateurs économiques, parmi lesquelles : la concurrence étrangère déloyale, les coûts élevés liés au dédouanement, au magasinage et aux surestaries au Port de Dakar, ainsi que l’inadaptation de certaines lois encadrant le commerce.
Membre de la délégation qui représentait le Directeur général des Douanes et le Ministre des Finances et du Budget, le Colonel Ousmane Kane, chef de la Direction des opérations douanières, a salué l’esprit de la rencontre. Il a assuré que « la concertation avec les acteurs économiques est permanente au niveau de la Douane ».
Réagissant aux interpellations relatives aux tracasseries rencontrées lors du dédouanement et du contrôle des marchandises, mais aussi aux plaintes concernant certains « frais indus », il a reconnu et regretté l’excès de zèle de certains agents. Il a néanmoins précisé qu’à chaque fois que de tels agissements sont signalés, l’Administration douanière prend immédiatement des mesures correctives.
Le colonel Kane a par ailleurs rappelé que la Douane a le devoir de contrôler les marchandises pour des raisons de sécurité, tout en soulignant que le ciblage est privilégié afin de ne pas entraver l’activité économique. Concernant la concurrence déloyale, il a dit partager les inquiétudes des commerçants et annoncé l’ouverture de concertations avec les acteurs pour limiter certaines pratiques jugées abusives.
Les députés disposés à accompagner le secteur privé
Pour le député Ousmane Diouf, la démarche inclusive de l’ACIS mérite d’être saluée. Revenant sur la loi interdisant l’utilisation des sachets plastiques, dénoncée par certains commerçants, il a rappelé l’existence, au sein de l’Assemblée nationale, d’une Commission des Délégations chargée de suivre l’application effective des lois votées. Cette commission, a-t-il assuré, prendra en compte les préoccupations exprimées.
Le parlementaire a ajouté que des propositions de lois en préparation, relatives aux difficultés évoquées, seront soumises à l’hémicycle.
De son côté, le député Tafsir Thioye a reconnu avoir beaucoup appris sur les réalités du secteur privé à travers cette rencontre, ce qui permettra, selon lui, aux représentants du peuple de mieux interpeller le gouvernement. Toutefois, il a rappelé la contrainte majeure à laquelle se heurtent les députés lors du dépôt de propositions de lois : l’obligation d’indiquer les sources de financement lorsque celles-ci entraînent des incidences budgétaires.
Les structures publiques à l’écoute
À la suite des députés, plusieurs directeurs et représentants d’institutions publiques, en l’occurrence Ahmadou Bamba Ndao (Direction du Commerce intérieur), Ndèye Rokhaya Thiam (COSEC), Amadou Gueye (APROSI), Pape Ibrahima Sow (Port autonome de Dakar), Bassirou Ngom (FONGIP) et Arona Niang (PROMOGEM), ont tour à tour assuré de la prise en compte des revendications exprimées par les acteurs économiques. Ils ont également présenté de nouvelles solutions et facilitations mises à la disposition des commerçants et industriels, afin de leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la stratégie nationale de développement économique initiée par les autorités.
( BIE)