
La Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD) a organisé une journée de sensibilisation sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf), le mercredi 25 juin 2025. Ladite rencontre vise à informer et à préparer les opérateurs économiques sur les avantages de ce grand marché couvrant 54 pays du continent. Des représentants de la Douane sénégalaise, de la Direction du Commerce Extérieur, de la Direction du Redéploiement Industriel et de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX) ont animé des sessions et échangé avec le secteur privé.
Le président de la CCIAD, Abdoulaye Sow a remercié les partenaires et les participants à la journée de sensibilisation. Pour lui, la ZLECAf reflète la vision claire d’une Afrique unie autour d’un marché commun. Il estime que cet accord offre une opportunité sans précédent de transformation économique à travers notamment la levée des barrières commerciales. M. Sow juge crucial d’informer et de préparer les entreprises pour qu’elles puissent tirer profit des avantages. L’organisation de cette journée de sensibilisation, poursuit-il, vise une meilleure compréhension des mécanismes de la ZLECAf et l’identification des leviers d’action pour en maximiser les bénéfices au niveau national comme régional.
Abdoulaye Sow informe que la CCIAD s’engage à soutenir les initiatives visant à renforcer la compétitivité des acteurs économiques nationaux et à promouvoir l’innovation, la coopération et le réseautage à l’échelle continentale. Par ailleurs, il souhaite que les réflexions menées débouchent sur des pistes d’action concrètes, au service d’une intégration réussie, inclusive et bénéfique pour toutes les parties prenantes.
Intégration des chaines de valeur
Le président de la Commission Commerce Extérieur – Négociations Commerciales Internationales – Intégration Economique Africaine – Exportations de la CCIAD, Mamadou Ba considère la ZLECAf comme une avancée historique pour l’intégration économique. Il trouve que la réussite de ce grand projet de l’Union Africaine (UA) dépend de l’implication de toutes les parties prenantes. Pour lui, les acteurs doivent réfléchir ensemble et partager leurs expériences afin de fluidifier le commerce intra-africain.
Pour sa part, la présidente de la Commission Promotion de l’Entrepreneuriat Féminin de la CCIAD, Khady Fall Tall a pointé du doigt la faiblesse des échanges intra-africains. Au niveau de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le commerce intra-communautaire oscille entre 12 et 16%. Mme Tall a souligné la nécessité d’accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf pour permettre aux entreprises locales de bénéficier des avantages. D’après elle, cela va encourager, la production et par ricochet booster la consommation et l’exportation.
Le modérateur des panels, Babacar Sané Ba, conseiller diplomatique du président de la CCIAD, a qualifié la ZLECAf de plus grande réforme économique de l’Afrique post-colonisation. Avec une population de 2,5 milliards d’habitants en 2050, la mise en place du marché vise entre autres à augmenter le volume des échanges intra-africains. Elle va également réduire la dépendance extérieure des pays du continent. Le diplomate de formation précise que l’harmonisation des normes, la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires sont entre autres des leviers dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf. A terme, l’intégration des chaines de valeur régionales est attendue. M. Ba a insisté sur l’importance de la sensibilisation pour préparer le secteur privé à commercer dans ce grand marché.
Accompagnement des entreprises
Les différents intervenants ont, tour à tour, permis aux opérateurs économiques présents dans la salle de mieux comprendre les mécanismes de la ZLECAf. Le représentant de la Direction du Commerce Extérieur, Cherif Diallo a axé sa présentation sur les enjeux et les défis de la Zone. A sa suite, le Colonel Chérif Gueye, représentant de la Douane sénégalaise, a évoqué les changements majeurs dont la baisse des recettes douanières. La représentante de la Direction du Redéploiement Industriel, Mme Manga Binta Dia a abordé les avantages, les défis et les contours des règles d’origine pour les entreprises locales. Le volet encadrement des entreprises a été pris en charge par le représentant de l’ASEPEX, Serigne Alioune Diop. Il est revenu sur les trois documents nécessaires pour tout exportateur à savoir la facture commerciale, le certificat d’origine et la déclaration d’exportation. M. Diop a précisé que d’autres documents peuvent être exigés en fonction de la spécificité du produit. Dans la même veine, le secrétaire général de la CCIAD, Dr Mbaye Chimère Ndiaye a présenté le dispositif d’accompagnement de l’Institution Consulaire au profit du secteur privé.
Onass MENDY (BIE)