
Le rapport de la cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023, marquant le second mandat du président Macky Sall révèle des informations très graves.
Des responsables au plus haut sommet des finances publiques ont posé des actes qu’un véritable comptable public ne devrait jamais se permettre. C’est pourquoi, la question se pose de savoir est ce qu’on a mis les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Les derniers à avoir occupé les fonctions de ministre des finances ne sont pas des comptables publics. Ils peuvent certes être de bons économistes, fiscalistes et même planificateurs, mais ils ne sont pas de véritables spécialistes des finances publiques. Le comportement qu’ils ont eu et que le rapport décrit peut être lié à cela. Même si d’autres raisons peuvent être évoquées. Notamment la personnalité de l’occupant du poste. Est-il docile au point de laisser tout passer ? Est-il un carriériste qui mise tout sur sa réussite et son ascension au sommet. Dans tous les cas, ils n’ont certainement pas mesuré la gravité des pratiques qui leur étaient confiées.
Dans cette histoire, il y a eu bien sur des hommes du trésor qui étaient dans la chaine. On peut dire qu’ils étaient témoins et ont gardé le silence, en exécutant des décisions, car ils n’étaient pas les décideurs. Cependant, leur silence peut être interprété comme une faute de gestion, voire même une complicité.
Pour situer les responsabilités, il faudra certainement aller voire qui a décidé, qui a signé et qui a donné l’ordre et à quelle date. Celui qui était ministre des finances au moment des faits est sans nul doute impliqué au premier chef. Même le ministre de l’économie qui signait des conventions peut être impliqué dans la chaine de responsabilité.
Pour rappel, Mamadou Abdoulaye Sow avait démissionné, alors qu’il était ministre délégué au budget car il avait refusé d’exécuter ce qu’on lui demandait de faire. En tant que comptable public, il avait sa position à défendre.
Cela veut dire que ces pratiques bien huilées ne datent certainement pas du second mandat de Macky Sall. Le président de la république doit commanditer un audit de la gestion des finances publiques concernant au moins les deux derniers mandats avant son accession au pouvoir.