Malgré l’ampleur de sa dette, le Sénégal n’envisage pas de restructuration

En septembre 2024, les nouvelles autorités sénégalaises ont révélé des chiffres alarmants concernant l’état des finances publiques, avec une dette et un déficit plus importants que les chiffres avancés par l’ancienne administration. Les créanciers du pays attendent les solutions envisagées.

Le Sénégal étudie plusieurs options pour gérer sa dette, mais « n’a pas l’intention de renégocier ou de restructurer ». C’est ce qu’a déclaré le ministère des Finances en réponse à une information de l’agence financière Bloomberg, évoquant une éventuelle prolongation des échéances de remboursement de la dette sénégalaise.

L’ambition est de « mettre en œuvre une approche proactive et stratégique de la gestion de la dette publique visant à optimiser son profil de remboursement tout en respectant strictement ses engagements vis-à-vis des investisseurs », indique le ministère. Les émissions sur le marché international devraient aussi être revues « afin de lisser le service de la dette, notamment en 2026 et 2027 ». Dans ce cadre, un recours aux obligations est prévu, avec l’objectif de mobiliser 1500 milliards FCFA (2,4 milliards $) pour réduire le recours aux financements extérieurs.

Les plans de Dakar interviennent dans un contexte où les résultats préliminaires d’un audit lancé par la nouvelle administration ont révélé l’ampleur de la dette sénégalaise. Selon le Premier ministre, Ousmane Sonko (photo), ce passif représente plus de 83% du PIB, au lieu des 73% annoncés précédemment. De plus, le déficit budgétaire a atteint en moyenne 10,4% du PIB entre 2019 et 2023, soit presque le double des 5,5% déclarés par l’administration de l’ancien président Macky Sall.

Alors que le Sénégal attend la publication des chiffres définitifs dans un rapport de la Cour des comptes, le gouvernement rencontre déjà des difficultés. Le pays n’a toujours pas obtenu le décaissement de 1,8 milliard USD attendu du FMI, alors que Moody’s a dégradé en octobre, la note de crédit du pays. L’agence justifie cette décision par la détérioration de la situation budgétaire et de la dette.   

(Agence Ecofin)

 

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