Le Ministère de l’Industrie et du Commerce a lancé les états généraux de l’Industrie, du Commerce et des PME/PMI, le jeudi 17 octobre 2024 au Centre Internationale de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio. Le lancement officiel va durer deux jours et permettra de poser les jalons d’une nouvelle ère pour l’industrialisation de notre pays. Le marathon ainsi lancé prendra fin le 10 décembre avec la tenue d’un Forum de financements. En plus du ministre de tutelle, d’autres membres du gouvernement ont pris part à la cérémonie attestant de la dimension plurisectorielle de la problématique et de la démarche inclusive adoptée.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Dr Serigne Guèye Diop a désigné quatre (4) moteurs à savoir les industries extractives, les industries agroalimentaires, les industries manufacturières et les services à valeur ajoutée (tourisme, industries créatives, numérique, etc.). L’Industrie, le Commerce et les PME/PMI constituent, selon lui, des piliers centraux de notre économie. L’enjeu, d’après le ministre, est de tirer profit des ressources naturelles et de la position stratégique de notre pays. Après avoir mis en exergue le rôle de la diaspora dans l’atteinte des objectifs, Dr Serigne Guèye Diop fixe le cap vers une croissance inclusive et respectueuse de l’environnement portée par des entreprises compétitives.
La formation professionnelle comme levier
Par ailleurs, le ministre donne le signal d’un processus intensif devant déboucher sur des réformes structurelles profondes. La première étape concerne onsultations. Il s’en suivra des rencontres dans les Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du pays. A l’issue de ces phases, les acteurs vont remettre un livre blanc au président de la République. L’apothéose va être la tenue du Forum de financements, les 9 et 10 décembre 2024. Dr Serigne Guèye Diop compte sur la mobilisation des financements nationaux et internationaux. Au préalable, il propose de structurer un cadre financier flexible et performant.
Venu représenter le président de la République, le ministre de la Formation Professionnelle, porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Ndieck Sarré considère l’événement comme l’occasion de faire l’état des lieux sans complaisance. Il trouve que le cadre permettra de réfléchir sur comment donner corps aux recommandations du nouveau référentiel économique. L’objectif est d’amorcer l’industrialisation de notre pays. Le ministre considère que la formation professionnelle est le moyen de mettre notre jeunesse à la disposition de l’industrialisation. Il a souligné l’importance d’avoir une économie structurée.
S’exprimant au nom du secteur privé, le président du Conseil National du Patronat (CNP), Baïdy Agne a qualifié la rencontre d’un maillon ouvrant une nouvelle ère pour un Sénégal souverain, juste et prospère. Il estime que le secteur privé a bien noté les nouvelles directives exprimées dans la Vision Sénégal 2050. M. Agne a salué le nouveau cadre d’échanges entre le secteur privé et l’Etat en vue de créer plus de valeur ajoutée et de parvenir à une meilleure redistribution des revenus aux populations. Il a magnifié l’engagement des nouvelles autorités auprès des industriels comme en témoigne la tenue de l’événement, une première du genre.
Miser sur les partenariats
Le président du CNP espère qu’au sortir des états généraux, il sera possible de rendre attractif l’investissement et de renforcer la compétitivité des entreprises. M. Agne attend des autorités, la protection du tissu industriel et l’élaboration de la stratégie d’exportation dans un contexte de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Il a également souligné la nécessité de revoir la réglementation en matière fiscale et de respect des normes environnementales. Le représentant du patronat souhaite une réponse nationale au désavantage comparatif de notre pays.
Dans la même veine, le président du Club des Investisseurs Sénégalais (CIS), Pierre Goudiaby Atépa prône une démarche globale. Il propose de fédérer les ressources des pays environnants pour développer le continent. Pour lui, il est impossible de vivre en autarcie d’où la pertinence des partenariats internationaux. Ainsi, les pays associés pourront capter des financements conséquents destinés à des projets d’envergure.
M. Atépa est particulièrement intéressé par la transformation des minerais des pays de la région pour bâtir la Nouvelle Alliance Africaine du Fer et de l’Aluminium. Il est convaincu que la grande stratégie qui va permettre à nos pays de sortir de la pauvreté est entre nos mains. Toutefois, le président du CIS estime qu’il est impossible de prétendre au développement avec le coût actuel de l’énergie sous nos cieux. En outre, Pierre Goudiaby Atépa a signalé la nécessité de renforcer la formation aux métiers industriels. Il assure que le secteur privé est prêt à accompagner le gouvernement dans le domaine. Le représentant des investisseurs a même émis l’idée de la création d’une université des métiers au Lycée Maurice Delafosse.
(BIE)