Une ZLECAf encore trop méconnue

Les dirigeants africains d’entreprises connaissent encore mal les mécanismes opérationnels de la Zone de libre-échange, selon les premiers résultats de l’enquête PAFTRAC.

Les régulateurs et les décideurs africains devraient prendre des mesures mûrement réfléchies pour mieux faire connaître les mécanismes opérationnels de la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine). Ce, afin que les entreprises puissent tirer parti des avantages de l’accord de libre-échange. Tel est l’avis des participants à une table ronde organisée par le Comité panafricain du commerce et de l’investissement dans le secteur privé (PAFTRAC) dans le cadre du Forum public de l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

Par ailleurs, Afreximbank octroie une facilité de financement historique de 100 millions de dollars à Malawi National Bank Plc pour soutenir ses activités de financement du commerce.

Intitulée « Le rôle de la mise en œuvre de la ZLECAf dans la création d’entreprises transfrontalières en Afrique » et s’appuyant sur les résultats de l’enquête « PAFTRAC AFRICA CEO Trade Survey » de 2024 – en cours de publication –, la session a été axée sur les politiques inclusives clés, menées par le secteur privé, nécessaires pour tirer le meilleur parti du potentiel du libre-échange.

Selon les participants, 40 % seulement des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête sur le commerce menée auprès des chefs d’entreprise connaissaient la ZLECAf. Il est également ressorti des discussions que de nombreuses entreprises africaines n’étaient pas pleinement conscientes des avantages et des mécanismes opérationnels de l’accord et que, par conséquent, leur capacité à en tirer parti pour assurer leur croissance était limitée.

Les participants ont donc recommandé la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation par le biais de différents canaux et l’adoption d’une certification numérique « AfCFTA Business Ready » afin de s’assurer que les entreprises comprennent les mécanismes de la ZLECAf et sont en mesure de les utiliser de manière efficace.

« La ZLECAf a beaucoup à offrir aux entreprises africaines, mais il est essentiel que celles-ci en soient conscientes. Le fait que seulement 40 % des personnes interrogées connaissent l’accord souligne la nécessité d’une action urgente. Les régulateurs et les décideurs politiques doivent soutenir les campagnes de sensibilisation et le développement des infrastructures afin de s’assurer que les entreprises sont outillées pour tirer parti des opportunités offertes par la ZLECAf, en stimulant la croissance et la collaboration transfrontalière à travers le continent », a relevé Patrick Utomi, président du PAFTRAC.

Les participants ont également invité les régulateurs à prendre des mesures pour renforcer la coopération transfrontalière et le développement de corridors commerciaux industriels, tout en promouvant les compétences numériques et le développement de l’infrastructure numérique sur l’ensemble du continent.

Ashish Shah, directeur de la division des programmes nationaux au Centre du commerce international, Zelda Hunter, associée chez White and Case LLP, et Mounira Smihi, directrice exécutive de Bank of Africa, ont également participé à la session.

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Le PAFTRAC est soutenu par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), qui en assure également le secrétariat. Il a été créé pour venir en appui à la politique commerciale en Afrique et de servir de lien entre les secteurs public et privé africains par le biais d’un dialogue au plus haut niveau.