Malmené depuis plus d’un an par la baisse de la demande, le Brent a longtemps oscillé dans une fourchette de prix qui ne favorisait pas une bonne marge pour les producteurs. Grâce surtout aux quotas de réduction et l’incertitude sur l’offre iranienne, il atteint la barre symbolique des 60 $.
Le 8 février, le baril de Brent a atteint 60,27 dollars à Londres. C’est la première fois depuis le 24 janvier 2020 que le Brent atteint la barre des 60 $. Les prix avaient alors commencé à chuter avec les inquiétudes concernant la faiblesse de la demande suite à l’apparition de la COVID-19.
Selon de nombreux analystes, à partir de 60 $, le pétrole peut être considéré comme rentable pour l’industrie. Il importe de noter que le contrat de livraison pour avril avait déjà augmenté de 7,8 % vendredi dernier, pour s’établir à 59,34 $, son plus haut niveau depuis le 29 janvier 2020
Le baril de Brent a ainsi été stimulé par l’optimisme quant à la reprise économique et celle de la demande, mais aussi par l’opposition de Joe Biden à la levée immédiate des sanctions contre l’Iran. La semaine dernière, l’Ayatollah Ali Khamenei a fait pression pour que les Etats-Unis lèvent les sanctions contre son pays pour un redémarrage des flux iraniens de pétrole, ce à quoi le président américain a répondu : « l’Iran doit d’abord cesser d’enrichir de l’uranium et s’en tenir à ses accords nucléaires avant que les sanctions soient levées ».
Pour le marché, ce dialogue de sourds qui s’engage entre les deux parties est le signe que le marché sera épargné de l’offre iranienne pour un certain temps encore. Cela a dopé la confiance des investisseurs. Il ne faut pas oublier que le taux d’adhésion assez correct aux efforts de réduction de l’offre de la zone OPEP+ a également stimulé les prix, rappelle Market Watch.
Toutefois, si les investisseurs institutionnels sont plus optimistes à l’égard du Brent qu’à aucun autre moment l’année dernière, les prix élevés pourraient affecter la discipline au sein de l’OPEP+, estime Michael Hewson, analyste en chef du marché chez CMC Markets. « Certains pays producteurs pourraient ainsi rapidement rompre les rangs pour augmenter leur production afin de profiter de cette hausse », ajoute-t-il.
(Agence Ecofin)