Le Sénégal a levé 1.865 milliards de francs CFA sur le marché financier régional depuis la création de l’Autorité des marchés financiers de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (AMF-UEMOA), le 3 juillet 1996, a-t-on appris, jeudi, à Diamniadio (ouest), de Mamadou Ndiaye, conseiller technique au ministère sénégalais des Finances et du Budget.
‘’L’État du Sénégal a bénéficié de l’accompagnement du marché financier [de l’UEMOA] depuis sa création, avec une mobilisation de plus de 1.865 milliards de francs CFA’’, a-t-il dit.
M. Ndiaye intervenait à un colloque international de l’AMF-UMOA, à l’université Amadou-Makhtar-Mbow de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres à l’est de Dakar.
‘’Contribution de la recherche scientifique au développement du marché financier régional pour le financement des économies de l’Union économique et monétaire ouest-africaine’’ est le thème de cette rencontre scientifique.
Selon M. Ndiaye, les sukuks, les équivalents en finance islamique des obligations de la finance classique, représentent 410 milliards de francs CFA, soit 21,98 %, des fonds levés par le Sénégal sur le marché financier régional, a-t-il précisé.
Le sukuk désigne, en droit musulman, un certificat d’investissement conforme à la charia, la loi islamique.
Les huit pays de l’UEMOA ont levé 21.000 milliards de francs CFA sur le marché financier de ladite zone économique, depuis la création de l’AMF-UEMOA, pour financer des programmes de développement socioéconomique, selon le fonctionnaire sénégalais.
‘’En vingt-huit ans, le marché financier a permis la mobilisation de plus de 21.000 milliards de francs CFA au profit des économies de l’Union, dont plus de 70 % ont été destinés à la construction d’infrastructures au profit des populations’’, a précisé Mamadou Ndiaye.
Selon le conseiller technique du ministère des Finances et du Budget, le dynamisme du marché de la finance ouest-africaine est essentiellement dû aux titres publics, c’est-à-dire les titres de créance répondant aux besoins de trésorerie des États. ‘’Les volume des émissions des titres publics sont passés de 30,2 milliards de francs CFA en 1999 à 1.796 milliards en 2023, ce qui représente 78,5 % des émissions totales sur le marché primaire, contre seulement 25,7 % au moment de la mise en place du marché’’ financier de l’UEMOA, a-t-il signalé.
Cet accroissement des titres n’a pas permis un accompagnement idoine du secteur privé local, des PME et des PMI notamment, selon Mamadou Ndiaye.
Il estime que ‘’cette prépondérance des titres publics est certes salutaire parce qu’elle traduit la volonté des investisseurs du marché financier communautaire d’accompagner les États de l’Union dans leur ambition de développement’’.
Mais ‘’elle cache la faible couverture des besoins du secteur privé, notamment les PME et les PMI qui constituent la part la plus importante de notre tissu économique’’, a relevé M. Ndiaye.
Il encourage les responsables de l’Autorité des marchés financiers de l’UEMOA, qui prenaient part au colloque, à poursuivre et à accélérer leurs réformes, dont la mise en place du fonds de protection des épargnants, l’élaboration d’un cadre règlementaire pour le capital-investissement et la revue de la tarification du marché financier régional.
‘’J’y ajouterai […] l’élaboration de la cartographie des risques et d’un système de management des risques du marché financier régional, le renforcement du cadre règlementaire des opérations de titrisation et l’harmonisation de la fiscalité applicable aux valeurs mobilières’’, a poursuivi Mamadou Ndiaye.
(APS)