La décision prise par les nouvelles autorités sénégalaises de procéder à une publication des licences de pêche est essentiellement guidée par un principe de transparence, notamment dans la gestion des ressources naturelles. Rappelons qu’après avoir entamé un audit sur la gestion du défunt régime, elles viennent de publier la liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise.
Nos confrères d’APA News estiment que les navires en question sont au nombre de 151 dont 132 nationaux et 19 internationaux, détenteurs de licences de pêche, a indiqué lundi, 6 mai le ministre des pêches, des infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf.
Certains acteurs de la société civile, qui s’intéressent au secteur de la pêche ont salué cette mesure gouvernementale.
« Ça fait deux ans qu’on pousse (les autorités), pour que cette liste soit publiée. Enfin, elle est là. Ça permet aux parties prenantes de la lutte contre la pêche illicite, d’avoir une base pour faire le contrôle », a salué dans le journal Le Quotidien Bassirou Diarra, le chargé de plaidoyer sur la thématique Océans chez Environmental justice foundation (EJF).
M. Diarra considère que sans une liste des navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises, on ne peut pas savoir qui est où. A son avis, la liste des navires permet de savoir le nom du bateau, le nom du propriétaire, le TGB (tonneau de jauge brut), c’est-à-dire la capacité du bateau, la zone de pêche, l’option de pêche, la taille du filet utilisé, le début et la fin de la licence, entre autres éléments.
« Il y a toutes les informations qui sont disponibles pour le contrôleur pour faire son travail », a-t-il insisté.
Dans son édition d’aujourd’hui, le quotidien Walfadjri soupçonne toutefois un « parfum de prête-noms » sur l’attribution des licences de pêches par le régime de Macky Sall.
« Sur les 151 bateaux de pêche répertoriés par le ministère des Pêches, les 132 sont sénégalais, les 19 autres sont étrangers, français et espagnols. Bizarrement, aucun bateau chinois ni russe n’a été répertorié par le ministère des pêches », a remarqué le journal.
En revanche, le ministre en charge du secteur précise que la liste qu’elle vient de publier ne tient pas compte des dossiers qui sont en cours de renouvellement.
« Cet acte répond au principe de transparence dans la gestion des ressources naturelles, qui constituent un patrimoine national », a relevé Dr Fatou Diouf, deux semaines après la réception au palais de la République du président du conseil européen, Charles Michel.
Il faut rappeler de ce point de vue qu’avec le président Bassirou Diomaye Faye, l’ancien Premier ministre belge avait évoqué le 22 avril dernier, le renouvellement des accords de pêche, qui s’acheminent à leur fin, entre l’Union européenne (UE) et le Sénégal. Il se disait prêt à aborder « sans tabou » le sujet alors que certains experts estiment que le Sénégal recevait des miettes de ce partenariat.
« Dans le secteur de la pêche et des ressources halieutiques par exemple, (nous sommes prêts à) regarder quels sont les faits, voir de quelle manière on peut, si c’est nécessaire, apporter des améliorations de part et d’autre », avait déclaré Charles Michel avant de préciser que la responsabilité de l’UE est d’être pour le Sénégal un « partenaire loyal, prévisible, sans aucun agenda caché ».
Idrissa GUEYE