Le Sénégal se doit de préserver ses relations économiques et commerciales avec son voisin du Nord, la Mauritanie. Ils partagent une histoire qui n’a certes pas été toujours tranquille mais s’est normalisée depuis quelques années. Les deux pays ont des intérêts en commun qu’il faut préserver. C’est tout l’enjeu de ce premier déplacement à l’étranger du Président nouvellement élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye , en Mauritanie.
L’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal
Avec le Mali et la Guinée Conakry, les deux pays partagent une organisation commune extrêmement importante pour les économies des quatre états. Il s’agit de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Elle a été créée en 1972. A travers l’OMVS, les pays membres entretiennent des relations de partenariat dans les domaines agricole, dans l’énergie, le transport etc.
L’exploitation du gaz
En dehors de cette organisation, depuis les découvertes gazières aux larges des deux états, la Mauritanie et le Sénégal sont engagés dans un projet d’exploitation et de partage de production de gaz, GTA. Une coopération intelligente et mutuellement bénéfique doit alors guider les actes des dirigeants des deux états. Ce gisement de gaz naturel renferme environ 20 TCF de gaz naturel soit 530 milliards de Nm3. C’est une très bonne nouvelle pour les deux pays. Il devrait produire ces premiers m3 dans le courant du troisième trimestre de cette année 2024.
Licences de pêche
Sur le plan des ressources halieutiques, les eaux mauritaniennes sont très poissonneuses, un avantage que n’a plus le Sénégal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, les pêcheurs sénégalais se rendent dans les eaux mauritaniennes pour pêcher. Une démarche qui un moment était dangereuse car les garde-côtes mauritaniens ont souvent pris pour cibles les pêcheurs sénégalais. Il n’était alors pas rare de constater des pertes en vie humaine du côté sénégalais. Il était reproché à ces derniers de mener leurs activités dans les eaux mauritaniennes sans autorisations. Des négociations au plus haut sommet ont permis de dépasser cette situation. Toutefois, les licences de pêche demeurent une question sur laquelle, les nouvelles autorités devront se pencher avec la Mauritanie pour qu’elle soit définitivement dépassée.
Echanges commerciaux
Il y a en outre les échanges commerciaux. Selon certaines sources, elles ont atteint les 107 millions de dollars. Toutefois, les ressortissants mauritaniens qui avaient avant les malheureux événements de 1989, le contrôle total sur le commerce de détail au Sénégal, peinent malgré le retour de la paix depuis longtemps à reprendre leur place. Ils ont été devancés par les ressortissants guinéens.
Ainsi, la visite du nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye devrait permettre de discuter de toutes ces questions avec Mouhamed El Ghazouani, le président mauritanien qui le reçoit en visite officielle ce jeudi 18 avril 2024. Le Sénégal et la Mauritanie sont condamnés à s’entendre pour leur développement économique.