FIDAK 2023 : Plaidoyer en faveur des femmes entrepreneures pour la souveraineté alimentaire

La Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt National et de la Gare des Gros Porteurs (SEMIG) a célébré sa Journée à la 31ème Foire Internationale de Dakar (FIDAK), le mardi 19 décembre 2023. Cette manifestation économique a été marquée par l’organisation d’un panel autour du thème suivant : « Le rôle et la place des femmes dans la construction de la souveraineté alimentaire ». Les officiels et les experts ont saisi l’occasion pour plaider en faveur des femmes entrepreneures afin qu’elles puissent mieux contribuer à l’autosuffisance alimentaire.

« Les femmes sont des créatrices historiques de connaissances en matière alimentaire et agricole, même s’il reste encore du chemin à parcourir pour la pleine reconnaissance de leur contribution », a souligné Mme Fatoumata Niang Ba, directrice de la SEMIG.
Il est dès lors nécessaire de poser le débat de la valorisation de ce patrimoine et du renforcement de leurs capacités de production, conservation et commercialisation, a-t-elle ajouté.
Les femmes sont, d’après elle, d’un bout à l’autre de la chaine de valeur agricole. Dans ce cadre, Mme Ba a plaidé pour un soutien accru aux opératrices économiques afin qu’elles puissent contribuer de façon substantielle à l’atteinte de la souveraineté alimentaire.

Freins à l’autonomisation des femmes

La reconnaissance et le respect des rôles et des droits des femmes dans la production alimentaire deviennent des prérequis pour instaurer les bases d’un système alimentaire durable basé sur une agriculture moderne à forte valeur ajoutée, a-t-il déclaré.
Pour sa part, Ameth Tidiane Dia, qui représentait le Ministre du Commerce, de la Consommation et des PME a déploré certains freins non seulement à l’autonomisation des femmes mais aussi à leur participation à la politique de souveraineté alimentaire.
La participation des femmes à l’activité économique est de 33,3% contre 69% pour les hommes. Le chômage touche 40,4% de la population féminine contre 18% de la population masculine, a-t-il révélé.
Ameth Tidiane Dia estime qu’il faut se battre dans l’orientation et le choix des politiques agricoles (qui drainent des masses énormes de capitaux nationaux et de financements externes), pour que des dispositifs incitatifs et contraignants en faveur de la femme soient acceptés par les décideurs publics et mis en œuvre.

 Plaidoyer pour les femmes

La représentante d’ONU-Femmes Mme Seynabou Sarr a également cité des statistiques de la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA) et de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie  (ANSD) pour illustrer la place de femmes dans l’économie notamment dans le secteur agricole.
Selon elle, les femmes représentent entre 60% et 80% de la main-d’œuvre agricole. Cependant, seul 10% des femmes sont des propriétaires de terres.
En outre, la gent féminine rencontre des problèmes pour l’accès aux intrants agricoles qui sont généralement distribués aux chefs de carré, alors que seulement 15 % des femmes sont des chefs de famille. A cause des charges ménagères, les femmes n’ont pas assez de temps pour valoriser leurs activités agricoles, a-t-elle signalé.
Ainsi, Mme Seynabou Sarr a vivement plaidé en faveur des femmes afin qu’elles puissent mieux tirer profit des opportunités dans le secteur agricole et contribuer davantage à la souveraineté alimentaire du Sénégal.

Joseph SENE (BIE)

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