Les tarifs de transport le long du corridor Dakar-Bamako sont fréquemment sujets à controverse entre les transporteurs. Le manque d’harmonisation des prix engendre une concurrence susceptible de nuire aux acteurs du secteur. Certains transporteurs réduisent leurs prix afin de remporter des contrats de transport. La Fédération Nationale des Transporteurs du Sénégal et le Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR), réunis le jeudi 16 novembre 2023 à Bamako, ont convenu de la nécessité de créer un Bureau de fret.
L’installation d’un tel Bureau présente l’avantage d’harmoniser les tarifs du transport de marchandises, ce qui contribuerait à assainir le secteur. Ce besoin est partagé aussi bien par les transporteurs sénégalais que maliens. Sur le corridor Dakar-Bamako, la libéralisation des prix, entraînant une baisse de ces derniers, constitue une menace pour la viabilité du secteur du transport. C’est l’opinion de Youssouf Traoré, président sortant du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR). « Certains transporteurs acceptent des prix assez bas pour remporter des contrats de transport sur le corridor. Par exemple, là où un tarif de 2 millions de francs CFA est appliqué, ils acceptent facilement 1.600.000 FCFA », explique-t-il. « Ces pratiques sont préjudiciables au secteur », ajoute-t-il lors de la réunion tenue au siège du CMTR. M. Traoré préconise ainsi l’établissement d’un tarif unique sur le corridor.
Installation d’un Bureau de fret
Selon Mbargou Badiane, président de la Fédération Nationale des Transporteurs du Sénégal (FNTS), seule l’installation d’un Bureau de fret pourrait résoudre définitivement ce problème. Cette structure agirait comme l’interlocuteur unique des chargeurs, et les prestations se feraient sur la base de tarifs harmonisés.
Cette proposition a reçu un soutien unanime du côté des transporteurs maliens présents à la réunion.
À l’issue des échanges, les deux parties ont convenu de la nécessité d’entreprendre les démarches nécessaires de part et d’autre pour concrétiser cette ambition. Elles invitent également les États et les organisations régionales (CEDEAO, UEMOA) à les soutenir dans ce projet.
(BIE) Sanou Badiane, envoyé spécial à Bamako