Les promeneurs, sportifs, et plus particulièrement les amoureux des corniches de la capitale risquent de déchanter en voyant des blocs de béton prendre place côté Corniche Est, au Savana dont il est annoncé l’effacement de la carte, ce non sans conséquences immédiates, puisqu’avec sa disparition ce sont des pans d’histoire du paysage dakarois, de la natation sénégalaise, sans oublier le poumon vert qu’il est, qui seront sacrifiés sur l’autel des vanités bétonneuses, du fric, du frac et du froc.
La décision de raser le Savana découlerait de sa cession à l’homme d’affaire Sénégalais, Loum Diagne par ailleurs propriétaire du Club Med des Almadies où il est attendu un Sheraton depuis plus de 10 ans, le club Aldiana où il est attendu un club Med depuis la même période.
Construit en 1945, avant l’accession à la souveraineté internationale du Sénégal, le Savana situé en face de Gorée n’a jamais été autant menacé de disparition au profit cette fois de blocs de béton pour le compte d’un projet prêté à l’homme d’affaire Loum Diagne.
Construit pour abriter le Lido dont la piscine de taille olympique a accueilli pendant des dizaines d’années plusieurs générations d’internationaux de la natation sénégalaise, Le Lido acquis en 1977 par Braidotti pour un bail de 50 ans a connu diverses fortunes.
Braidotti n’est pas parvenu à redonner au Savana ses lettres de noblesse, en dépit d’un cadre aussi unique qu’enchanteur. Le site exceptionnel n’a pu empêcher l’hôtel de faire faillite.
Tout le monde a été témoin de la dégradation de ce lieu à cause d’une mauvaise gestion mais au moins on ne pourra jamais reprocher à Braidotti de ne pas avoir préservé cette végétation luxuriante, quasiment la dernière à Dakar.
L’avenir du Savana n’est pas sans conséquences regrettables pour l’environnement d’où disparaitra ce poumon vert des corniches et sa ventilation au bénéfice des blocs de béton. L’écologie va prendre un sacré coup, le littoral coté Est risque d’être hideux, comme on le voit malheureusement un peu partout sur les corniches de la capitale. D’autres conséquences fâcheuses sur la santé pourraient découler du manque de ventilation et de du changement climatique dont les constats de pics de canicule sans précédent suscitent des craintes à l’avenir.
Certes Dakar a besoin d’investisseurs dans plusieurs secteurs, mais elle a aussi besoin de développeurs qui pensent aussi à ses décors naturels, ces marinas, ces baies, ses poumons verts, et surtout ses plages qui deviendront sous peu une affaire de rares privilégiés ayant les moyens d’arracher aux Dakarois leurs corniches, leur histoire, leur patrimoine, leur Dakar finalement. Affaire à suivre…
Africaleadnews