La Guinée-Bissau a enregistré une diminution significative des créances douteuses dans les banques, avec une baisse de 7,3 % entre décembre 2021 et début 2023. Cette amélioration dans la gestion du risque bancaire s’accompagne d’une augmentation des prêts accordés, signalant des améliorations dans l’économie du pays.
En Guinée-Bissau, les encours de créances douteuses dans le portefeuille des banques ont reculé de 7,3 points de pourcentage entre décembre 2021 et le début de l’année 2023. C’est la baisse en valeur relative la plus importante lorsqu’on compare avec les autres pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Ces crédits en souffrance sont des prêts accordés par les institutions financières (banques, établissements de microfinance, etc.), qui présentent des retards de paiement ou des défauts de remboursement, de la part des emprunteurs sur une période de plus de 90 jours. En détail, leur montant est passé de 30,7 milliards FCFA (50,1 millions $) à 24,3 milliards FCFA, selon des données fournies par la Banque centrale (BCEAO).
Cette amélioration dans la gestion du risque bancaire en Guinée-Bissau va de pair avec une augmentation de 61,2 milliards FCFA de l’encours de crédit à la clientèle, qui a atteint 234,5 milliards FCFA, fin décembre 2022. Le pays reste le plus petit de la zone UEMOA et fait peu l’objet d’actualités. Cette situation s’explique peut-être par son rattachement à la langue portugaise, qui reste minoritaire dans la sous-région.
Avec ses 2 millions d’habitants, la Guinée-Bissau est un tout petit marché et malgré une croissance solide de 4,7 %, projetée pour l’année 2022, la valeur ajoutée additionnelle créée dans le pays est mise sous pression par une inflation qui a atteint 7,3 %, selon des données du Fonds monétaire international (FMI).
L’actualité du secteur bancaire est aussi marquée, au-delà de l’environnement économique, par une situation de non-conformité aux exigences de fonds propres. Des travaux sont en cours pour éviter que le ministère des Finances n’hérite de la responsabilité de trouver des solutions à ces problèmes. La baisse des créances douteuses est peut-être le signe que des améliorations s’installent.
Dans l’ensemble de l’UEMOA, les créances en souffrance ont reculé en 2022, passant d’un montant de 3 100,3 milliards FCFA (fin 2021) à 2 926,4 milliards FCFA en décembre 2022.
Le Mali est le seul pays où cet indicateur affiche une augmentation et, toute proportion gardée, la Côte d’Ivoire est le pays qui cumule le plus de créances douteuses.
(Agence Ecofin)