Le Sénégal importe la quasi-totalité de ses besoins de consommation en blé, principalement de Russie et de France. Face à l’augmentation de la facture alimentaire qui en résulte, les autorités ont décidé d’explorer les possibilités de production de la céréale au niveau local.
Le Sénégal prévoit de se lancer dans la culture de blé à partir de novembre prochain. C’est ce qu’a annoncé Aly Ndiaye, ministre de l’Agriculture, de l’Équipement rural et de la Souveraineté alimentaire, le 1er avril dernier.
« Nous pensons déjà commencer avec 1 000 hectares, mais des partenaires privés nous demandent de démarrer la production avec 5 000 hectares. De toute façon nous allons accompagner ces réalisations », explique le responsable. Selon les informations relayées par le quotidien local Seneplus, cette décision s’appuie sur un programme pilote initié depuis octobre 2022 par l’Institut national de recherche agricole (ISRA) principalement avec des semences de blé égyptien.
Dans le cadre de ce programme, des expérimentations sont menées sur 5 sites de 1 hectare chacun répartis dans le nord du pays avec trois variétés de blé tendre et une variété de blé dur. « L’évolution des cultures est prometteuse et j’ai le sentiment, en attendant peut-être que les tests nous le prouvent, que nous aurons des rendements de loin supérieurs à ceux de nos partenaires égyptiens et également proches de ce qu’on a l’habitude de voir ici au Sénégal », a déclaré M. Ndiaye.
Globalement, l’initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie visant à encourager la production locale de la céréale en vue de réduire progressivement la facture des importations qui ne cessent de croître.
D’après les données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les importations sénégalaises de blé ont augmenté de près de 9 % pour atteindre 754 000 tonnes en 2021 pour un coût total de 149,3 milliards Fcfa (248 millions $).
(Agence Ecofin)