D’après le FMI, les multiples chocs externes qui ont frappé l’économie gambienne ont empêché une reprise économique rapide en 2022. Malgré cela, les autorités poursuivent l’implémentation des réformes préconisées par le Fonds dans le cadre d’un programme économique mis en place en 2020.
Le Fonds monétaire international (FMI) va décaisser 6,7 millions $ au profit de la Gambie dans le cadre d’un accord de facilité élargie de crédit (FEC) signé avec le pays. C’est ce qu’a indiqué l’institution à l’issue de la sixième revue du programme menée par ses équipes dans le cadre d’une mission effectuée à Banjul du 14 au 24 mars 2023.
Selon l’institution, les autorités gambiennes ont réalisé d’importantes avancées dans la mise en œuvre des réformes préconisées dans le cadre du programme économique soutenu par un financement de 47 millions $ du Fonds. Ainsi, malgré les multiples chocs qui ont affecté l’économie, notamment les retombées de la guerre en Ukraine, cinq des six critères de performance quantitatifs et trois des quatre objectifs indicatifs à fin décembre 2022 ont été atteints. Deux critères de référence structurels ont été respectés et un critère de référence structurel a été achevé après la date limite, précise le FMI.
« Les autorités gambiennes continuent de faire avancer d’importantes réformes structurelles. La réglementation relative aux marchés publics récemment approuvée est en cours de finalisation », peut-on lire dans le communiqué publié par l’institution. « Le processus d’approbation par l’Assemblée nationale des projets de loi sur les entreprises publiques et la lutte contre la corruption progresse bien. La loi sur la gestion des finances publiques a été approuvée par le cabinet et sera soumise à l’Assemblée nationale. Ces efforts sont soutenus par un développement étendu et coordonné des capacités de la part des partenaires de développement », ajoute-t-il.
En 2022, l’économie gambienne a affiché une croissance de 4,4% selon le FMI, un chiffre proche de son niveau de 2021. L’inflation, elle, a continué de s’accélérer, se maintenant à 13,6% en février en raison des prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie dans le contexte de la guerre prolongée en Ukraine. Cette situation a poussé les autorités à adopter une politique budgétaire prudente, alors que la Banque centrale a augmenté quatre fois son taux directeur pour le faire passer à 4%. « Elle a également pris des mesures décisives pour remédier aux pénuries de devises étrangères observées au second semestre 2022 et assurer le bon fonctionnement du marché des changes », précise le FMI.
Pour 2023, l’institution table sur une croissance à 5,6%, puis à 6,3% en 2024, grâce à une amélioration de l’environnement macroéconomique international.
Notons que l’accord de décaissement conclu entre les équipes du FMI et les autorités gambiennes reste préliminaire. Il sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du Fonds avant d’être validé.
(Agence Ecofin)