Les entrepreneuses africaines font preuve d’un optimisme généralisé et d’une résilience constante malgré le climat économique actuel, selon le rapport et l’indice 2022 sur la confiance dans les affaires(le lien est externe) de Lionesses of Africa, lancé à l’occasion de la Journée mondiale de l’entrepreneuriat féminin.
Le rapport, préparé par Lionesses of Africa Public Benefit Corporation et l’Université de New York, révèle que 93 % des entrepreneuses tablent sur une amélioration de la situation de leur entreprise dans un an, tandis que 2 % seulement prévoient une détérioration. Le rapport est financé par le Groupe de la Banque africaine de développement, à travers son initiative Affirmative Finance Action for Women in Africa (AFAWA, Initiative pour faciliter l’accès des femmes aux finances en Afrique, en français).
La deuxième édition du rapport et de l’indice de confiance dans les affaires 2022 de Lionesses arrive à un moment critique. Le rapport compare les données de l’année dernière et évalue la performance des entreprises africaines détenues par des femmes, l’accès au financement et la transformation numérique. En outre, il permet aux parties prenantes de savoir comment 100 des principales cheffes d’entreprise africaines interrogées, évaluent l’état de leurs entreprises et leurs opportunités pour l’année à venir.
« La Banque, par le biais de l’initiative AFAWA, est heureuse de collaborer avec Lionesses of Africa sur le dernier rapport et l’indice de confiance dans les affaires de Lionesses, a déclaré Malado Kaba, directrice du Département genre, femmes et société civile du Groupe de la Banque africaine de développement. Nous espérons que les entrepreneuses, les institutions financières et les gouvernements utiliseront les riches données fournies pour prendre des décisions commerciales et politiques fortes afin de libérer le potentiel des entreprises détenues par des femmes à travers le continent ».
Le rapport évalue également les plans de financement externe des entrepreneuses et leur niveau de confiance dans la volonté des institutions financières de financer leurs entreprises. 66 % des femmes envisageant de rechercher des financements externes à l’avenir (contre 61 % en 2021). Plus de 50 % des femmes pensent que les institutions financières seront disposées à accorder des prêts ou des crédits à leur entreprise au cours des six prochains mois, les femmes d’Afrique de l’Est étant les plus confiantes.
« Même avant la pandémie, les entreprises dirigées par des femmes étaient confrontées à d’importantes difficultés d’accès au financement, car elles ne disposaient souvent pas des états financiers et des garanties nécessaires pour obtenir des prêts commerciaux, ce qui a amené les institutions financières à les percevoir comme présentant des risques », a déclaré Esther Dassanou, coordinatrice de l’AFAWA au sein du Groupe de la Banque africaine de développement.
« La Banque s’est engagée à accélérer la capacité des entrepreneuses à accéder aux financements en débloquant jusqu’à 5 milliards de dollars d’ici 2026. La Banque s’engage également à travailler avec les gouvernements africains pour s’assurer que des politiques inclusives soient mises en place au profit des entrepreneuses », a-t-elle ajouté.
Melanie Hawken, fondatrice et directrice générale de Lionesses of Africa, a confirmé que l’accès au financement reste une préoccupation majeure. Les Lionesses ont financé les activités de leur entreprise jusqu’en 2021 et en 2022 en puisant largement dans des sources de financement internes, principalement des bénéfices non distribués et des capitaux personnels. Par rapport à l’année précédente, on constate une baisse sensible de l’accès aux programmes de soutien aux entreprises mis en place dans le cadre de la réponse au Covid-19 et aux autres aides gouvernementales.
Une autre tendance positive concerne les signes forts de récupération après les impacts liés à la pandémie, les deux tiers ayant retrouvé ou prévoyant de retrouver les niveaux d’activité antérieurs au Covid-19 d’ici fin 2022.
« Deux tiers des Lionnesses prévoient de rechercher des financements externes dans un avenir proche, mais seulement la moitié d’entre elles estiment que les institutions financières sont disposées à leur accorder les prêts ou les crédits dont elles auront besoin, a déclaré Mme Hawken. Toutefois, cela représente un pourcentage plus important qu’en 2021, ce qui suggère une confiance modeste, mais croissante dans l’obtention de fonds auprès des institutions financières, et c’est une tendance qui va dans la bonne direction ».
(Source: BAD)