L’institution déplore des retards dans l’adoption du cadre opérationnel de gestion budgétaire des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures et du nouveau Code des marchés publics.
Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé, mercredi 16 novembre, que le rythme de la mise en œuvre des réformes structurelles par les autorités sénégalaises est plus lent que prévu, tout en soulignant la nécessité de procéder à un assainissement budgétaire graduel et d’orienter les subventions à l’énergie vers les couches sociales les plus vulnérables.
« Des progrès significatifs ont été faits dans la mise en œuvre de l’agenda des réformes structurelles, mais le rythme a été plus lent que celui prévu par le programme », a indiqué le Fonds dans un communiqué publié à l’issue d’une mission d’experts, qui a séjourné à Dakar du 4 au 15 novembre 2022, afin de procéder à la sixième et dernière revue, dans le cadre de l’Instrument de coordination des politiques économiques (ICPE) et à la troisième et dernière revue, dans le cadre de la Facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’Accord de confirmation (AC).
Même s’il affirme que « la performance au titre du programme a été globalement satisfaisante », le FMI a déploré dans ce cadre le retard qu’accuse l’adoption du cadre opérationnel de gestion budgétaire des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures et du nouveau Code des marchés publics, qui devrait garantir des appels d’offres plus ouverts et plus compétitifs. Il a également précisé que des retards sont notés dans le paiement des transferts monétaires pour les ménages les plus pauvres et appelle les autorités à mettre en œuvre les actions restantes, en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme pour sortir le Sénégal de la surveillance renforcée du Groupe d’action financière (GAFI).
Le FMI a, d’autre part, recommandé au gouvernement sénégalais de procéder à un assainissement budgétaire graduel à moyen terme pour préserver la viabilité de la dette et contenir le déficit budgétaire autour de 5% du PIB.
Estimant que les subventions à l’énergie profitent davantage aux couches les plus aisées de la population ou gros consommateurs, l’institution a aussi appelé les autorités à améliorer le ciblage des couches sociales nécessiteuses et à commencer à supprimer progressivement ces subventions, d’ici 2025.
Le Fonds a par ailleurs noté que la croissance de l’économie sénégalaise devrait baisser à 4,7 % en 2022, en raison notamment de la faiblesse de la demande extérieure et la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, avant de rebondir à 8,3 % en 2023 grâce à l’entrée en production des gisements de pétrole et de gaz découverts ces dernières années.
Le FMI avait approuvé en juin 2021 un programme de financement de 650 millions de dollars en faveur du Sénégal au titre de la Facilité de crédit de confirmation et de l’Accord de confirmation.
(Agence Ecofin)