Suite au vol de sa moto de livraison acquise grâce à un prêt auprès d’un tiers, Nohine Sarr s’est intéressé au parfum Oud. La douzaine de produits vendue en une journée lui a donné des ailes. Aujourd’hui il s’en sort bien et vend plus d’une trentaine par semaine. Il rêve de voyager pour s’approvisionner et ouvrir des boutiques.
Le Gamou est un moment de ferveur religieuse de religion mais également de grands instants de commerce. Nohine Sarr Al Amine fait partie des acteurs qui parviennent à tirer leur épingle du jeu. Son nom est d’ores et déjà associé au parfum Oud, son produit phare. « Nous ressentons les impacts économiques du Gamou. Plusieurs disciples achètent des parfums et des collections en guise de cadeaux pour leurs guides spirituels. Et nous rendons grâce à Dieu, beaucoup d’entre eux nous sollicitent. Les bonnes senteurs sont recommandées dans de pareilles circonstances », se réjouit le natif de Thiaroye. Ce parfum est depuis plusieurs mois, son business. Et ce bonheur est venu d’un malheur. Son parcours d’entrepreneur s’est accéléré à travers la livraison Tiak Tiak. La moto achetée grâce à un prêt de 400 000 francs CFA a été volée. Abattu, Nohine ne baissera pas bras. Il décide de s’intéresser à la vente de parfum. « Un ami qui voulait acheter un parfum m’a demandé conseil. Et je me suis chargé d’aller acheter pour lui. L’idée est venue de cette expérience. Ensuite j’en ai acheté une douzaine de bouteilles, vendue en une journée. Ainsi j’ai pris goût à cette activité », explique-t-il. Grâce aux dahiras et à la religion, il s’est constitué une solide clientèle. « En une semaine, je peux vendre plus de 20 à 30 parfums ou des collections à des gens qui achètent pour eux ou pour leurs guides spirituels », ajoute l’entrepreneur de 28 ans. Sur les réseaux sociaux, il est assez présent par ses pages mais également par sa stratégie de vente. « Pour le moment je suis dans la vente en ligne à travers les statuts WhatsApp et ma page Facebook où je publie une photo d’un guide religieux ou d’une personnalité, en demandant à ses amis ou ses sympathisants d’acheter pour lui. Pour le moment cette stratégie s’avère payante », souligne Nohine Sarr.
Ambition et persévérance
Nohine Sarr Al Amine se dit un éternel passionné de l’entreprenariat, activité qu’il a commencé à l’école. « Je vendais des articles à mes camarades de classe pour satisfaire mes besoins », rappelle-t-il. Et pendant les vacances scolaires, il se muait en vendeur de sel pour préparer l’ouverture des classes. « Étant élève, je vendais du sel au marché pour acheter mes fournitures et préparer l’année scolaire », se remémore-t-il. Aujourd’hui même si l’activité marche bien, il rêve grand. Son ambition est de créer sa propre boutique, son propre marché afin de créer des emplois. « Mon guide religieux Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine croyait aux vertus du travail. Je m’engage dans cette voie. Je veux une grande boutique, mon marché du Oud, vendre en gros, permettre aux jeunes d’avoir des revenus à travers la vente en détail et la livraison. Ainsi je pourrai contribuer à la création d’emplois », prie Nohine Sarr Al Amine. Il veut également voyager afin de ne plus se heurter à certaines difficultés dans son activité comme l’accès aux produits à des coûts supportables. « Nous sommes confrontés à la cherté des produits mais nous tenons bon car rien n’est facile dans cette vie. Je suis obligé d’envoyer de l’argent à des proches qui sont à Dubaï pour avoir des produits. J’ai l’ambition de voyager, d’avoir une boutique, créer un marché du parfum Oud, concevoir mes propres parfums et employer des centaines de jeunes », envisage-t-il. En entendant il sent et ressent par la bonne odeur du Oud.