Le secteur privé sénégalais a souffert de l’embargo que les autorités politiques de la région ont imposé au Mali. Cette phase difficile dépassée, l’heure est maintenant à la relance. C’est l’appel lancé, vendredi dernier, par le président de la Chambre de commerce de Dakar, quand il recevait une délégation de la chambre de commerce du Mali.
L’obligation de respecter les décisions prises au niveau communautaire qui, pèse sur tous les états membres de le Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest a très fortement handicapé l’économie sénégalaise, avec l’embargo sur le Mali. Dès les premières heures de l’application de cet embargo, le secteur privé s’est levé pour alerter sur les dégâts qu’une telle mesure pouvait occasionner au Sénégal, avec les groupements économiques du Sénégal (GES).
En effet, le Sénégal et le Mali sont deux pays dont les économies sont complémentaires. La preuve, 70% du trafic malien passe par Dakar. Cet état de fait a poussé des agents économiques sénégalais et maliens à investir des centaines de milliards FCFA, dans les différents segments de cette relation économique et commerciale entre les deux pays.
L’embargo imposé au Mali par les autorités politiques de la région avait commencé à mettre en péril tout cet investissement. Le transport a été très fortement secoué, car les milliers de camions qui parcouraient le corridor Dakar Bamako étaient pour la majorité obligés d’arrêter leurs activités. Les autres activités connexes qui s’étaient développées sur le corridor étaient à l’agonie. Les cris de détresse venaient de partout mais particulièrement de la chambre de commerce d’industrie et d’agriculture de Dakar. Le président Abdoulaye Sow et son équipe ont ainsi déployé des efforts importants en communication et lobbying, pour amener les autorités politiques, à revenir sur cette décision d’isoler le Mali économiquement. Cet embargo n’avait aucun sens pour des pays comme le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Ces pays perdaient en vérité autant que le Mali.
C’est pourquoi, le retour à la raison des autorités politiques de la région, en décidant de lever cette mesure a été saluée par tout le secteur privé sénégalais, avec en tête, le président de la chambre de commerce de Dakar. C’est un ouf de soulagement. Mais c’est aussi un nouveau départ dans les relations économiques et commerciales entre le Sénégal et le Mali.
Relance des activités économiques et commerciales entre les deux pays
C’est un Président de la Chambre de commerce de Dakar heureux qui a reçu vendredi dernier, au sein de l’institution consulaire, une délégation de la chambre de commerce du Mali, conduite par son président, Youssouf Bathily.
Pour Abdoulaye Sow, il n’y a pas de temps à perdre. Il faut relancer les activités économiques et commerciales entre les deux pays. Cette relance devra tout de même passer par certaines étapes. En effet, le directeur des entrepôts du Mali au Sénégal qui faisait partie de la délégation malienne a indiqué à juste titre qu’il fallait tirer les leçons de cette crise. En tout cas, il est clair que le temps des hommes politiques n’est pas celui des agents économiques. Il faudrait dés lors se préparer et pouvoir réagir en conséquence. Notamment en posant des actes allant dans le sens de faciliter cette relation économique et commerciale, primordiale pour les deux pays. D’où la pertinence de la proposition de l’instauration d’une haute autorité du corridor Dakar Bamako faite par Abdoulaye, Sow devant la délégation malienne.
Le Sénégal a selon Youssouf Bathily fait une application intelligente de l’embargo. Sinon, la situation allait être beaucoup plus difficile. C’est pourquoi, M. Bathiliy a déclaré : « nous sommes venus à Dakar pour remercier le peuple Sénégalais ». Il a également informé sur les rencontres qu’il a eu avec certaines autorités. Des rencontres qu’il juge très prometteuses. Cela augure de lendemains meilleurs et des perspectives rassurantes pour cette relance des activités économiques et commerciales entre le Sénégal et le Mali.