
C’est sous la coordination du Ministère des Finances et du Budget, la Banque Islamique du Sénégal du budget(BIS) comme Arrangeur principal de l’opération et la Société Islamique pour le Développement (Groupe de la Banque Islamique de Développement), co-arrangeur, ainsi que CGF Bourse comme Société de Gestion et d’Intermédiation, Chef de file, que le gouvernement sénégalais a réussi cet emprunt obligataire.
Cette levée de fonds est une première sur les principes de la finance islamique. En effet, un communiqué informe que l’Etat du Sénégal par le biais de la Société de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’Etat (SOGEPA), comme véhicule financier, a procédé, le mardi 26 avril 2022, à la mobilisation du premier emprunt obligataire (Sukuk).
Dans le détail, il est décrit que l’opération a suscité une ‘’forte adhésion des investisseurs de la sous-région et du Moyen-Orient’’, avec un taux de couverture de l’émission supérieur à 110% en 3 jours de souscription. Ainsi, d’après le communiqué, en cohérence avec les objectifs affichés lors du lancement de l’émission, un montant global de 330 milliards FCFA a été retenu par l’Etat du Sénégal. En outre, le communiqué mentionne que cette opération constitue la plus grande émission en termes d’envergure réalisée, à date, sur le marché sous-régional, et que l’État du Sénégal demeure fidèle à sa tradition de pôle d’innovation financière au niveau du marché sous-régional.
Par ailleurs, avec ce Sukuk, l’Etat du Sénégal initie la première émission avec trois tranches simultanées, une tranche à 7 ans pour un montant de 55 milliards de francs CFA, une deuxième tranche à 10 ans pour le même montant et une troisième tranche de 15 ans pour un montant de 220 milliards de francs CFA, renseigne le communiqué. Ces différentes tranches ont une marge de profit respective de 5,80 %, 5,95 % et 6,10 %, souligne le communiqué.
Une nouvelle approche de l’Etat du Sénégal
S’agissant de la démarche de l’Etat sénégalais, il est indiqué que le Sukuk concrétise, également, l’approche novatrice de l’Etat du Sénégal concernant la gestion de son patrimoine bâti, à travers la SOGEPA. Mieux, la valorisation du patrimoine bâti de l’Etat, dans le cadre de cette opération, permet d’en faire un levier de soutien à la politique de gestion des finances publiques et d’amélioration du parc d’immeubles à usage administratif, schématise le communiqué. En parallèle, il est admis que des économies substantielles seront réalisées par l’Etat sur les charges locatives d’immeubles à usage administratif. Le Sukuk, par le rachat des contrats de crédit-bail, permet à l’Etat du Sénégal de passer de simple locataire de à propriétaire des Sphères Ministérielles de Diamniadio, ajoute le communiqué. Au finish, il est planifié que les fonds levés permettront de réaliser des investissements au plan national, pour conforter le contrôle de l’Etat sur des actifs stratégiques touchant à notre souveraineté ou à forte rentabilité, notamment la prise de participation dans des activités telles que le Port de Ndayane ou encore la Société de gestion de l’Autoroute à péage, entre autres.
Moustapha DIA