Il y a maintenant de l’électricité dans la plupart des villages situés dans les communes du département de Mbour. Une avancée notable dont les populations de cette zone se réjouissent. Seulement, les tarifs appliqués par le concessionnaire, SCL Energie Solutions sont jugés trop élevés et la méthode de facturation difficile à comprendre.
Beaucoup de citadins, surtout ceux qui habitent Dakar, n’imaginent sans doute pas qu’à quelques dizaine de kilomètres, de la capitale, l’électricité constitue encore, un luxe. En effet, dans certains villages du département de Mbour, il n’y a pas jusqu’à présent, de l’électricité. C’est le cas dans la commune de Sandiara. Parmi les 32 villages qui la composent, sept villages n’ont pas encore accès à l’électricité. Cela peut avoir une double lecture. Un travail important a été effectué par le gouvernement du Sénégal afin de permettre aux populations, des zones rurales, d’accéder à l’électricité, mais des efforts restent à faire.
Au niveau du département de Mbour, les populations des villages que nous avons visitées, avec la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE) ont manifesté leur satisfaction et salué les efforts du gouvernement, dans le domaine de l’électrification rurale. C’était dans le cadre d’une tournée, qui a duré deux jours, du 21 au 22 avril.
Il s’agissait pour la CRSE et les autres structures impliquées notamment l’Aser, le ministère de l’énergie et du pétrole, le ministère des finances, les associations de consommateurs, de faire un état des lieux de l’application des mesures transitoires de l’harmonisation. Spécifiquement, c’était l’occasion pour la mission, d’évaluer l’état de mise en œuvre des mesures d’harmonisation ; d’identifier les préalables au passage à l’harmonisation totale ; et de formuler des recommandations pour améliorer la mise en œuvre des mesures de l’harmonisation selon le secrétaire général de la CRSE, Pape Momar Diagne.
Des populations satisfaites des réalisations du concessionnaire
L’électricité, c’est le développement a déclaré un chef de village de la commune de Sandiara, lors de la séance de discussions organisée, le vendredi 22 avril, à la place du village de Lollou Bentegné. C’est pourquoi, dans leurs témoignages, les chefs de villages ainsi que leurs représentants ont listé les nombreux avantages que leur procure l’accès à l’électricité. Par exemple, le développement d’activités génératrices de revenus, l’avantage qu’ils ont désormais de ne plus parcourir des kilomètres pour uniquement charger leurs téléphones portables. Mais aussi et surtout l’instauration de la sécurité dans ces villages, où l’obscurité était source d’inquiétude, à partir d’une certaine heure. Cependant, il y a quelques points sur lesquels, ils ont demandé que des efforts soient faits. Il s’agit de l’éclairage public, du coût de l’électricité et de la disponibilité de certaines informations.
Coût élevé de l’électricité et incompréhension de la méthode de facturation
Dans les trois localités où la mission s’est rendue dans le cadre de cette tournée, (Sinthiou Mbaden Peulh, Sydibougou et Louly Bentégné) les populations, dans leur grande majorité se sont plaintes du coût qu’elles jugent élevé de l’électricité. Selon Ibrahima Magane, l’agent de SCL Energie solutions, en charge de la facturation, cette attitude des populations s’explique par le fait que nombreux sont ceux qui ne comprennent pas toujours la méthode utilisée pour la facturation. En réalité, pour chaque type de client, il y a une catégorie bien définie et laquelle correspond à ses besoins en électricité. C’est ce qu’il appelle S1, S2 S3 et S4. Pour chacune de ces catégories, il y a un montant déjà défini qu’il faut charger tous les mois. La grande incompréhension survient le 4 de chaque mois quand, l’opérateur coupe le courant, car, l’usager n’a pas renouvelé sa charge mensuelle. L’argument des populations qui s’accroche sur le fait qu’il leurs reste encore de l’argent qu’elles n’ont pas consommé est battu en brèche par le fait que dans le cahier des charges du concessionnaire, il est clairement indiqué que l’usager doit mettre le montant équivalent à son niveau d’abonnement tous les mois. Une explication qui a du mal à passer chez certains. C’est pourquoi, Pape Momar Diagne a recommandé à Ibrahima Mangane de prendre le temps de mieux expliquer aux usagers ce mécanisme. Pour d’autres usagers, c’est la possibilité d’effectuer la recharge à certaines heures qui constitue leur préoccupation. L’idée a été émise d’installer un point de service dans le village de Sydibougou afin de permettre aux usagers de pouvoir effectuer leur recharge sur place. Il suffit juste qu’il y ait un volontaire pour gérer ce point de service s’est engagé M. Mangane.
