« L’investissement étranger a un rôle essentiel à jouer dans la croissance économique de l’Afrique : nous devons faire ce que nous pouvons pour l’encourager ».
La Chambre africaine de l’énergie travaille si dur pour renforcer l’activité d’investissement, soutient NJ Ayuk. Selon ce dernier, malgré la pandémie de la COVID-19, toutes les nouvelles économiques en Afrique n’ont pas été négatives. Nous continuons de constater des développements prometteurs.
Pour étayer ses propos, il cite en exemple le Sénégal. D’après lui, le président Macky Sall a annoncé fin septembre, que son pays était sur le point de connaître une croissance économique à deux chiffres, 13,7%, d’ici 2023, grâce au développement de nouveaux gisements de pétrole et de gaz. De plus, le Sénégal a récolté les fruits d’un partenariat de longue date avec l’Allemagne, qui a débouché sur un financement de plus d’un milliard d’euros, dont un soutien important aux petites centrales électriques et aux projets d’énergie renouvelable.
Les nouvelles sont également prometteuses au Rwanda, où les efforts du gouvernement pour attirer les investissements étrangers portent leurs fruits, y compris de plus en plus d’investissements par des entreprises turques. Le plus gros investissement de la Turquie au Rwanda, par Hakan Mining and Electricity Generation Inc., consiste à construire une centrale électrique de 80 mégawatts dans le sud du pays, argumente le Président de la Chambre africaine de l’énergie. Pour se résumer, NJ Ayuk déclare que « ces événements encourageants ont un thème récurrent : grâce aux investissements étrangers et aux partenariats, ces pays africains exploitent stratégiquement leurs ressources pétrolières et gazières pour apporter des améliorations durables à leur population. Ils renforcent la croissance économique et répondent au besoin d’un accès généralisé à l’électricité ».
L’Afrique a besoin de plus de cela.
La Chambre africaine de l’énergie a créé cette année un comité sur les affaires réglementaires dans le but de rendre les pays africains plus compétitifs pour les investissements mondiaux, précise son président. « Nous avons élaboré des directives de bon sens pour maintenir l’activité de production des compagnies pétrolières internationales (CPI) en Afrique pendant la pandémie. En outre, nous avons co-organisé le webinaire « Les relations économiques entre l’Allemagne et l’Afrique : faire des affaires après la COVID-19 » avec Eleni Giokos de CNN pour mobiliser davantage d’investissements allemands dans le secteur énergétique africain », explique NJ Ayuk. Selon lui, les investissements sont essentiels à la croissance économique de l’Afrique. Ils peuvent entraîner des transferts de technologie précieux entre les pays. Ils nous aident à lutter contre la pauvreté énergétique et aboutissent à des projets qui mènent à des revenus locaux, à des emplois, à des possibilités de formation et à l’esprit d’entreprise.
Par ailleurs, le président de la Chambre africaine de l’énergie croit fermement qu’un rebond des investissements est possible après la pandémie, si les prix du pétrole dépassent les attentes actuelles. Bien que nous ne puissions pas faire grand-chose pour influencer les prix du pétrole, il y a des mesures tangibles que les pays africains peuvent et devraient prendre pour augmenter les chances d’investissements indispensables dans leurs projets énergétiques, insiste-t-il. Il s’agit notamment de travailler à une plus grande transparence, d’adopter une législation qui protège le caractère sacré des contrats et de mettre en œuvre des régimes fiscaux plus compétitifs. Nous devons travailler sur ces mesures maintenant. C’est ainsi que nous ferons une différence durable en Afrique. C’est ainsi que nous donnerons aux gens les moyens de développer les compétences nécessaires pour décrocher des emplois bien rémunérés. C’est ainsi que nous allons promouvoir la stabilité, renchérit NY Ayuk.
Moustapha DIA