Le Maroc entend devenir un acteur pionnier de la transition énergétique. Le pays tend vers une production décarbonée et investit dans des énergies renouvelables. L’une des structures publiques chargées d’œuvrer à cette politique, l’AMEE, reçoit le soutien d’Attijariwafa bank.
Attijariwafa bank et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique vont structurer en commun des programmes d’efficacité énergétique et d’économie verte. Les deux partenaires ont signé un MoU (mémorandum d’entente) en ce sens, le 11 mars 2022. Une cérémonie de signatures a réuni Mohamed el Kettani, PDG du groupe bancaire et Saïd Mouline, directeur général de l’AMEE.
« Cette collaboration intervient dans un contexte marqué par la volonté du Maroc d’accélérer sa transition énergétique et par l’accentuation des effets du changement climatique », souligne cette dernière sur les réseaux sociaux.
Pour répondre aux menaces, le groupe privé et l’agence gouvernementale envisagent d’accélérer la dynamique des financements verts dans le domaine de l’efficacité énergétique. Ils sont aidés pour cela par l’accréditation d’Attijariwafa bank au Fonds Vert pour le Climat, dirigé par les Nations unies.
De longue date, le groupe bancaire a fait du financement de la transition énergétique et du développement durable l’un des axes de sa stratégie. Il revendique plus de 1 900 MW de projets d’énergie renouvelable financés dans l’ensemble des pays africains où il est implanté. « Attijariwafa bank est la première banque commerciale africaine et de la région MENA, ainsi que la septième à l’échelle mondiale à avoir obtenu, en 2019, l’accréditation au Fonds vert pour le climat, en tant qu’intermédiaire financier pour la mise en œuvre des financements verts en Afrique », indique un communiqué de presse conjoint.
Pour protéger l’environnement et contribuer à la lutte contre le changement climatique, Attijariwafa bank s’est engagé, dès 2014, à accompagner la stratégie énergétique des pays de présence, en soutenant notamment les acteurs opérant dans les énergies renouvelables et la transition énergétique. Le groupe fait également de ses questions un des piliers de sa politique RSE (Responsabilité sociale de l’entreprise) en réduisant, tant que possible, son empreinte carbone.
Une agence stratégique
De son côté, l’AMEE est l’institution publique intervenant sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur de l’efficacité énergétique. Elle a pour mission de contribuer à la mise en œuvre de la politique du gouvernement marocain en matière d’économie verte (efficacité énergétique, mobilité durable et décarbonation de l’industrie), visant la réduction de la dépendance énergétique et la préservation de l’environnement, à travers la promotion de l’efficacité énergétique.
Elle se présente comme étant une force de proposition auprès des autorités, en matière de lois et de normes relatives au secteur. Elle engage et pilote de programmes sectoriels. Entre autres chantiers en cours, l’AMEE participe à une opération pilote de tests de bus urbains 100% électrique, menée à Rabat. À coup sûr, l’AMEE figure parmi les établissements publics stratégiques du Royaume. À cet effet, elle vient de rejoindre le ministère de la Transition énergétique.
À travers cette collaboration, les deux institutions envisagent de dynamiser les financements verts pour répondre aux objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre en matière d’efficacité énergétique.
Il est vrai que le Maroc s’est résolument tourné vers la décarbonation de sa production. De plus, un rapport récent de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) indique que le Royaume est amené à devenir l’un des principaux producteurs d’hydrogène vert. À condition de consentir aux investissements nécessaires. L’accélération des dérèglements climatiques, ainsi que la flambée des prix des énergies fossiles, viennent valider les choix stratégiques en faveur d’énergies alternatives. Selon l’agence internationale, ce marché pourrait fournir jusqu’à 12% des besoins énergétiques mondiaux à l’horizon 2050. Et le royaume peut couvrir, à lui seul, 2% à 4% des besoins mondiaux en carburant produit à partir de l’hydrogène vert.
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