Les secteurs financiers de « Visa » et « MasterCard » ont suspendu leurs services en Russie, l’incitant à utiliser le système de paiement chinois « UnionPay ».

La banque russe Sberbank a annoncé que les banques locales étaient prêtes à utiliser le système de paiement chinois « unionPay » après la suspension par les sociétés de services financiers « Visa » et « MasterCard » de leurs services dans le pays.

En effet, le 5 mars, les sociétés de services financiers américaines Visa et MasterCard ont annoncé la suspension de leurs services en Russie en raison de son intervention militaire en Ukraine.

Un communiqué publié le 6 mars par « Sberbank », la plus grande banque russe, a déclaré que les travaux ont commencé sur l’émission de cartes bancaires qui fonctionnent avec les systèmes de paiement russe « Mir » et chinois « UnionPay ».

De son côté, la banque russe Alpha Bank a déclaré dans un communiqué que l’émission de cartes bancaires utilisant le système de paiement chinois « UnionPay » permettra d’effectuer des transactions de paiement financier dans 180 pays à travers le monde.

Dans un domaine connexe, la Banque centrale russe a annoncé l’imposition d’un transfert mensuel maximum de 5 000 dollars pour le transfert d’argent réel à l’étranger.

Le système de paiement chinois « UnionPay » est un réseau de services bancaires basé en Chine, travaillant avec plus de 2 500 institutions à travers le monde, et plus de 7 milliards de cartes en circulation à ce jour.

Cité par InstaFintech Group, les analystes du Wall Street Journal attestent que les banques chinoises n’aideront pas les partenaires commerciaux russes à faire face aux conséquences financières des sanctions occidentales.

« Les dirigeants chinois sont capables de minimiser l’impact négatif des sanctions occidentales sur l’économie russe, mais ne sont pas pressés de le faire », notent les analystes du WSJ.

Il est actuellement compliqué pour les autorités russes et chinoises de contourner le système financier international, axé sur les règlements en dollar américain. Cependant, la Chine a mit en place son propre système et commerce avec plusieurs africains et orientaux en yuans et non plus en dollar.

D’ailleurs, la Russie et la Chine commercent avec leurs monnaies et non en dollar. Cela permet à la Fédération de Russie de vendre du pétrole, du gaz et d’autres produits en contournant le système financier américain.

Cependant, les analystes du WSJ estiment que les grandes banques chinoises ne viendront pas en aide à la Russie, car les institutions financières chinoises ont peu d’intérêt à fournir des services bancaires aux clients russes, a expliqué Zhiwu Chen, directeur de l’Asia Worldwide Institute et professeur d’économie à l’Université de Hong Kong.

De plus, la Chine ne tient pas à violer une loi de 2017 qui permet aux États-Unis de punir les entreprises étrangères qui commercent avec des organisations et des pays sous sanctions. «Les institutions financières chinoises prennent les nouvelles sanctions au sérieux et comprennent les risques du renflouement fourni à la Fédération de Russie», a déclaré Chen Zhu, porte-parole de Morrison & Foerster LLP.

Dans le contexte des actions occidentales contre la Russie, «les institutions financières chinoises ont moins d’opportunités de faire des affaires avec des partenaires russes». Mais dans le même temps, le système chinois de paiements interbancaires transfrontaliers (CIPS), qui pourrait devenir un analogue de SWIFT, n’a pas cet objectif.

Au troisième trimestre 2021, CIPS a traité 13 000 transactions par jour, tandis que SWIFT en a traité plus de 40 millions. Si les sanctions occidentales sont renforcées, l’économie russe souffrira considérablement, remettant en question les intérêts stratégiques de la Chine.

Source : Chine Magazine/espacedev.net