Le Schéma de libéralisation des échanges (SLE) de la CEDEAO, mis en place depuis mai 1979, se veut un instrument de promotion du commerce intracommunautaire, mais aussi de stimulation de l’activité économique régionale. Aujourd’hui, le constat est que les dispositions du SLE sont souvent méconnues par les parties prenantes, si elles ne sont pas tout simplement ignorées de façon délibérée, soutient Jean Antoine Diouf, Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE).
L’accélération de la marche vers une intégration économique plus soutenue dans l’espace CEDEAO passera nécessairement par une intensification des échanges entre nos pays, a soutenu Jean Antoine Diouf, lors de l’atelier d’appui à l’adhésion des entreprises nationales au SLE de la CEDEAO. D’après le DC du MAESE, le SLE représente un enjeu de taille pour l’amélioration de la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest sur le marché mondial, le développement de l’entreprenariat dans la région et une meilleure insertion de l’économie régionale dans l’économie mondiale. Il constitue également un élément clé en vue de la réalisation du marché commun qui est l’un des objectifs centraux de l’organisation communautaire. Il estime que des avancées majeures ont été réalisées dans la construction du marché commun, à travers l’entrée en vigueur du Tarif extérieur commun (Tec), de la CEDEAO depuis le 1er janvier 2015, qui vise à harmoniser les politiques douanières de la Région, en imposant un droit de douane entre 0% et 35%, mais également à travers la création de la carte d’identité biométrique CEDEAO qui sert de document de voyage à l’intérieur de la région, pour les citoyens des 15 Etats membres.
Cependant, selon Jean Antoine Diouf, les dispositions du Schéma sont souvent méconnues par les parties prenantes, si elles ne sont pas tout simplement ignorées de façon délibérée. Les nombreux avantages que le Schéma confère à nos entreprises en leur permettant de sortir de nos marchés nationaux étriqués pour pénétrer le marché régional fort de ses quelques 320 millions de consommateurs, sont tous aussi méconnus. Il ajoute que cette situation est valable tant pour les opérateurs économiques, les intermédiaires, que pour les agents des forces de contrôle (douanes, polices, gendarmeries etc…). Cette méconnaissance des droits et devoirs que prescrivent ces textes, constitue une des causes essentielles des pratiques anormales enregistrées aux frontières et le long des corridors.
Inverser la tendance par une vulgarisation du SLE
Les échanges intracommunautaires peinent à dépasser la barre des 15%, d’autant plus que perdurent ces entraves, souligne le DC du MAESE. Ainsi, il est d’avis qu’il faut permettre aux entreprises de la région de Dakar, œuvrant dans l’import-export, de mieux connaitre le SLE, d’en avoir une meilleure appropriation, ce qui leur permettra donc d’obtenir plus facilement leurs agréments. Il poursuit en lançant un appel solennel au secteur privé de Dakar, qui est appelé à jouer un rôle prépondérant dans la transformation structurelle de notre économie nationale, afin qu’il s’évertue à exploiter, encore plus, les avantages de l’intégration régionale. Pour sa part, Abdoulaye Sow, président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), indique que le SLE qui vise à assurer la libre circulation des marchandises, dans la zone CEDEAO, sans paiement de droits de douane et autres taxes, d’effet équivalent sur les importations originaires de la communauté, constitue très certainement un bon moyen de construction et de consolidation du marché régional. Ainsi, toutes les entreprises se trouvant et exerçant leurs activités, dans les 15 pays membres de la CEDEAO et comptant exporter au sein de la région, sont éligibles à la SLE, informe le président de la CCIAD.
Moustapha Dia