Financement de grands projets : Le Sénégal entend recourir encore au marché financier, selon le ministre des Finances et du Budget.

Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des finances et du budget du Sénégal

Le doute persiste encore sur les capacités du Sénégal à faire face à ses engagements concernant sa dette. Jugée insupportable par certains, cette dette n’inquiète pas outre mesure du côté du Ministère  des Finances et du Budget. Le patron de ce département, Abdoulaye Daouda Diallo a donné l’assurance aux députés que tout est sous contrôle.

« On va continuer à aller sur le marché financier international ». C’est la réponse que le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo a servi au député qui l’a interpellé sur la dette du Sénégal, lors du vote du budget du Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.

Il a soutenu que le Sénégal n’allait jamais emprunter pour des dépenses de fonctionnement. Par contre, pour financer les grands projets d’infrastructures, il faut faire appel aux marchés financiers. Car à l’en croire, il faut des ressources longues avec des taux intéressants pour pouvoir rentabiliser de tels investissements. C’est la raison pour laquelle, les gouvernements successifs du président Macky Sall se sont rendus sur le marché financier, à 5 reprises pour des levées de fonds.

Ces interventions se bonifient à chaque sortie, notamment avec des baisses sur le taux d’intérêt et sur la maturé. Faisant la comparaison entre les taux obtenus, lors du premier Euro bonds réalisé sous le magistère du président Abdoulaye Wade, et les derniers Euro bonds, il a fait constater aux députés qu’il y a eu beaucoup d’évolutions.

En effet, de 9,25% avec une maturité de 5 ans, pour son premier Euro bonds de 2009, le Sénégal est passé à des taux de 6,5 voire 4,75%, avec des maturités situées entre 16 et 30 ans. Les montants levés sont passés de 200 millions de dollars à plus d’un milliard. Ceci, est le résultat de la stratégie mise en place pour gérer l’endettement du Sénégal. Lequel, selon Abdoulaye Daouda Diallo est encore supportable. Il a indiqué qu’il restait encore de la marge pour s’endetter. Car, le gouvernement prend en charge, à l’en croire l’endettement de certaines grandes entreprises nationales. C’est ce qui gonfle le taux d’endettement (66,4%). Mais en réalité, le taux d’endettement du Sénégal se situerait aux environs de 64% du produit intérieur brut, à 6 points de pourcentage du plafond communautaire fixé à 70%.

Cette situation va se stabiliser avec un retour à des taux d’endettement plus faibles,  d’après le ministre des Finances et du Budget. Il a annoncé un taux d’endettement de 56% en 2022, lequel baissera d’un point en 2023 avec 55% d’après lui.

Abdoulaye Daouda Diallo a donné l’assurance que le Sénégal, malgré cette situation d’endettement continuera toujours à  respecter ses engagements,  notamment par rapport au service de la dette.  Le ministre des Finances et du Budget a assuré que  les recettes de l’Etat étaient suffisantes pour gérer les services de la dette et les dépenses de fonctionnement,  notamment les salaires des agents de l’Etat.