Abdoulaye Daouda Diallo, Ministre des finances et du budget
La bonne nouvelle avec ce projet de loi de finance 2022, c’est la probabilité d’un retour prévu à la situation d’avant la pandémie, avec un bon taux de croissance et une maitrise du déficit budgétaire. C’est également une volonté de la part du gouvernement de tout mettre en œuvre, afin de garantir une solvabilité des finances publiques.
Au vu des chiffres communiqués, dans le projet de loi de finances pour l’année 2022, on peut parier sur une trajectoire beaucoup plus reluisante de l’économie sénégalaise. La sortie de crise est en train de se préciser. La chute brutale du taux de croissance, en 2020 à 1,5%, alors que la moyenne des années précédentes affichait 6% était très inquiétante. En effet, pour atteindre l’émergence économique dans l’horizon temporel indiqué par le gouvernement de Macky Sall, il faut nécessairement réaliser des taux de croissance entre 7 et 8%, voire même des taux à deux chiffres et le plus important, la réalisation de ces taux de croissance doit se faire dans la durée.
Après les 3,7% réalisés en 2021, avec il faut le noter une hausse de 2,2 points de pourcentage, il semble que la relance est bien amorcée. Mieux, dans le projet de loi de finance 2022, les services du Ministère de Finances et du Budget tablent sur une prévision de croissance de 5,5%, presque le même niveau de croissance que la moyenne de ces dernières années.
Le gouvernement prévoit par ailleurs, de réduire le déficit budgétaire. Pour 2022 en effet, les prévisions sont de l’ordre de 4,8%, après les 5,4% de 2021 et les 6,4 % de 2020 où on était presque retourné à la situation d’avant la seconde alternance de 2012. Toutefois, précise –t-on dans le projet de loi de finance 2022, l’objectif pour le déficit est d’arriver à 3%, à l’horizon 2024.
Dans ses prévisions de recettes pour 2022, le gouvernement du Sénégal table sur 3.510,7 milliards de FCFA. Concernant les dépenses, elles seront de 4.294 milliards de FCFA. Le Ministère des Finances fait remarquer dans le document qu’il y a une hausse de 9% au niveau des prévisions de recettes et une hausse de 8% au niveau des dépenses.
Le gouvernement affiche cependant sa volonté de « garantir la soutenabilité de nos finances publiques », dans un contexte, il faut le souligner marqué par un recours « forcé » à l’endettement, en raison de la crise sanitaire, puis économique occasionnée, par la pandémie de la Covid 19. Malgré un recours à l’endettement assez marqué ces derniers temps, ce qui a amené le taux d’endettement à plus de 62 % du Pib, les partenaires du Sénégal garantissent toujours sa solvabilité. Cela ne doit toutefois pas être la porte ouverte aux dérives, car les objectifs visés dans le cadre du budget 2022 et ceux des années à venir seront difficiles à atteindre dans un tel cas de figure.