Les titres d’emprunt publics sont devenus une source de revenus pour les investisseurs financiers de l’UEMOA. La Banque centrale de la sous-région prévoit cependant, un repli des émissions en valeur. Couplé à l’inflation et la baisse des taux, cela fera moins de revenus nets.
Les institutions qui investissent sur les titres d’emprunt (bons et obligations du Trésor) émis par les Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) auront moins d’opportunités cette année 2021, à réaliser des revenus sur ce segment d’activités.
Dans son dernier rapport de politique monétaire rendu public le 22 septembre, la BCEAO, Banque centrale commune à cette sous-région, indique qu’à fin 2021, il pourrait y avoir au final 6895,7 milliards FCFA (12,3 milliards $) de titres publics émis, si les différents calendriers sont respectés. Cela fera 34,2% de moins qu’en 2020.
Déjà au cours du premier semestre 2021, le montant global des émissions brutes de titres sur le marché régional de la dette publique s’est élevé à 4101,0 milliards, en baisse de 498,1 milliards ou 10,8% par rapport au premier semestre 2020. Une des raisons probables à cette situation, c’est que les principaux emprunteurs de l’UEMOA (Côte d’Ivoire et Sénégal) ont eu recours au marché international de la dette au cours de la période. Aussi, les Etats de l’Union monétaire ont commencé à privilégier les emprunts longs qui leur donnent plus de flexibilités et de marges de manœuvre budgétaire.
Cette baisse prévue des émissions de titres publics va de pair avec un repli des rendements moyens, tant sur les bons du Trésor (titres remboursables à moins de 12 mois) que les obligations du trésor (maturité de plus de 12 mois). Dans le premier cas, on passe de 3,6% à fin juin 2020 à 3,2% en 2021, et dans le deuxième cas, les rendements sont passés de 6,3% à 5,8%. Enfin, en plus de la baisse en valeur des titres émis et des rendements, les investisseurs devront prendre en compte la progression des prix au sein de l’UEMOA.
D’un point de vue économique, le niveau d’inflation peut réduire les gains sur les investissements dont les rendements sont fixes comme les titres publics à maturité longue. « Cet accroissement du rythme de progression des prix est imputable essentiellement au renchérissement des produits alimentaires », explique la BCEAO. Il faut rappeler toutefois qu’en Côte d’Ivoire, un des premiers émetteurs de titres publics au sein de l’UEMOA, cette inflation a déjà atteint les 4,4% à la fin du mois d’août, selon l’institution locale en charge des statistiques.
Tous les investisseurs ne vivent pas le recul de la même manière. Dans cet environnement de baisse, les banques ont continué à accroître leur encours de portefeuilles de titres publics. A fin juin 2021, il se situait à 14 440 milliards FCFA, soit 2546,5 milliards FCFA de plus qu’en 2020. La question est désormais de savoir si cette hausse de volume sera suffisante pour compenser la baisse des taux et la progression de l’inflation sur les gains d’intérêts nets.
(Agence Ecofin)
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