Manuel Moses, Directeur général de l’ACA et Amadou Hott
C’est ce 24 août que le Sénégal a posé le dernier acte de son adhésion au sein de l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA). Ainsi, l’Accord de participation qui a été signé entre les deux parties, sera suivi du versement d’une contribution de 15 millions d’euros à l’ACA par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) au nom du gouvernement du Sénégal, par suite d’un accord de financement conclu et signé entre le Sénégal et la BEI en octobre 2020.
Sur les points positifs de cette adhésion du Sénégal au sein de l’ACA, le communiqué indique que l’économie sénégalaise pourra « attirer des financements à des taux concurrentiels et à plus long terme ». En effet, le communiqué informe que la notation de catégorie investissement de l’ACA permet d’atténuer les risques d’investissement et d’obtenir une capacité d’assurance-investissement pour couvrir d’importants emprunts, ce qui permet au Sénégal de satisfaire les conditions des prêteurs et investisseurs internationaux. En outre, l’ACA est de plus en plus considérée comme un partenaire de développement stratégique pour les gouvernements africains, assurant entre 1 et 2% du PIB annuel de ses États membres et participant à certains des plus grands projets stratégiques de développement du continent en vue de stimuler l’investissement et le commerce intra-africain à l’appui de la Zone de libre-échange continentale africaine, souligne le communiqué.
Par ailleurs, le communiqué révèle que l’exposition actuelle de l’ACA au Sénégal s’élève à 21 millions de dollars US, grâce au mandat panafricain de l’ACA qui lui permet de soutenir des transactions stratégiques dans des pays non-membres. Cette exposition brute est prévue d’augmenter au cours des prochaines années, vu que les requêtes commerciales provenant du Sénégal s’élèvent à plus de 4 milliards d’USD – couvrant principalement les secteurs de la finance, de l’énergie et des infrastructures. Il est à retenir aussi que la ratification et la signature du traité de l’ACA en mars 2020 par le président de la République du Sénégal, S.E. Macky Sall, confère à l’ACA un statut de créancier privilégié au Sénégal, reconnaissant le rôle de l’ACA comme assureur de dernier recours et par conséquent, la nécessité de rembourser l’ACA toutes les réclamations et recouvrements effectués dans le cadre des obligations ou défauts souverains. Aujourd’hui, les gouvernements de l’Angola, du Burkina Faso, du Cameroun, de l’Égypte et du Tchad devraient également devenir membres de l’ACA dans les prochains mois, alors qu’ils s’efforcent de finaliser les diverses conditions d’adhésion, annonce le communiqué.
Imprimer une autre allure aux différents segments économiques
Selon Manuel Moses, Directeur général de l’ACA, la République du Sénégal est en bonne voie pour devenir le 19ème État membre de l’ACA. Nous saluons l’engagement du pays envers le renforcement de la croissance économique inclusive qui, avec certitude, ouvrira la voie à une croissance et à un développement plus durables au Sénégal. L’ACA s’engage à approfondir son soutien au Sénégal, en particulier pendant la pandémie de la COVID-19, car le pays peut bénéficier des services d’atténuation des risques et de renforcement du crédit offerts par l’ACA pour développer les IDE et les flux commerciaux au Sénégal, rapporte le communiqué. Pour sa part, Amadou Hott, ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, soutient que les instruments et services de garantie offerts par l’ACA sont utiles pour notre pays. Ils pourront servir de catalyseur de développement pour une accélération de notre croissance économique en harmonie avec nos priorités actuelles réaffirmées dans le PAP 2A du PSE. A en croire Amadou Hott, avec l’option du Sénégal de faire de l’investissement privé et des Partenariats Public-Privé (PPP) un des leviers du PAP 2A du PSE, l’ACA pourra servir d’interface fiable entre le secteur public et le secteur privé pour des partenariats solides et gagnant-gagnant pour notre pays.
Moustapha DIA