Le gouvernement du Sénégal fait face actuellement à un imprévisible dilemme. L’apparition du variant Delta et sa course folle, laquelle est en train de tout bouleverser sur le plan sanitaire, avec des chiffres hallucinants est très préoccupants.
Face à une telle situation, le gouvernement doit prendre des mesures fermes, afin de stopper, ce qui peut, si on laisse perdurer, devenir une catastrophe sanitaire et économique à la fois. Cependant, ces mesures contraignantes que le gouvernement devra prendre tôt ou tard, auront des effets néfastes aussi bien sur le plan économique que social, comme ce fut le cas lors des deux précédentes vagues. Au-delà des risques que ces mesures peuvent engendrer sur le plan social, il y a les risques sur la croissance de l’économie. On l’a vu en Inde, ce variant « Delta » a entrainé des dégâts importants, qui ont amené les autorités de ce pays, à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance. Ce que le Fonds Monétaire International (FMI), a confirmé dans ces dernières prévisions publiées mardi dernier, 27 juillet 2021.
L’Institution financière internationale maintient une croissance mondiale à 6%, mais elle est portée par les pays développés, lesquels auront atteint un taux de vaccination conséquent de leur population. Ces pays auront franchi une autre étape, alors que du côté des pays comme le Sénégal, où la gestion de la pandémie n’est pas des meilleures, on continuera à faire face à ce variant « Delta » très féroce et aux difficultés d’accéder aux vaccins. Le résultat des courses, ce sera sans aucun doute une baisse de la productivité et par ricochet de la croissance. En effet, le gouvernement sera forcément obligé de prendre des mesures de restrictions qui auront comme corollaires des conséquences économiques terribles. Cela a déjà commencé avec l’annulation d’évènements culturels et autres combats de lutte, avec un manque à gagner énorme pour les promoteurs qui avaient déjà investi des centaines de millions pour ces rencontres. Et contrairement à la première vague, où l’Etat avait tant bien que mal essayé d’accompagner tous les secteurs d’activités, cette fois, il lui sera difficile de renouveler une telle action. Si les Européens et les Américains peuvent faire fonctionner la planche à billet, et se permettre d’injecter des milliards de dollars et d’Euros dans leurs économies ; et aussi prendre en charge les agents économiques, tel n’est pas le cas pour les pays africains. Ils doivent jouer avec une dette très importante et un déficit budgétaire qu’il faut combler. C’est pourquoi, ces prévisions de croissance à deux vitesses risquent bien de s’appliquer au Sénégal, dont les chiffres de croissance pour cette année présageaient d’une certaine sortie de crise. Les 3.7% de croissance déjà révisés une fois, pourraient l’être une seconde fois, avec cette 3ème vague de la pandémie.