Ahmadou Al Aminou Lo, Directeur national de la Bceao

Tenue par visioconférence le 17 juin dernier, la 32^ème réunion du Comité National du Crédit du Sénégal (CNC), a été l’occasion d’échanger sur le financement de la campagne agricole au Sénégal et les contentieux bancaires, informe un communiqué de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

Les débats de la 32^ème réunion du CNC, sous la présidence de Moussa Touré, directeur de la Monnaie et du Crédit du Sénégal, représentant le ministre des Finances et du Budget, ont permis de définir des orientations sur le financement de la présente campagne agricole et les encours des crédits.

S’agissant de la campagne agricole 2021, le communiqué indique que La Banque Agricole (LBA), la Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la DER/FJ ont prévu d’octroyer une enveloppe de 60 milliards de FCFA en guise de subvention pour l’achat des intrants et la poursuite des efforts de mécanisation. A retenir que, les trois structures avaient été invitées lors de la réunion pour faire le point sur le financement des campagnes de production agricole 2021, informe le  communiqué.  Ainsi, le Conseil a manifesté « sa satisfaction »,  relativement au montant de l’enveloppe, mais aussi, à la « diversification des financements de la production des cultures telles que le mil, le maïs, le sésame, le niébé et le fonio. Par ailleurs, le Conseil a formulé des recommandations, notamment, la prise en charge rapide des problématiques relatives à la notification de la commande publique des intrants dans les délais requis, l’organisation des acteurs des filières, le renforcement des infrastructures de stockage de tierce détention, la disponibilité des informations techniques sur les productions et  le règlement des engagements financiers vis-à-vis des opérateurs.

Diagnostic du secteur bancaire

Pour la situation du secteur bancaire, le communiqué révèle que, « la situation prudentielle des établissements de crédit ressort également globalement satisfaisante ». Ces évolutions ont bénéficié du maintien de l’orientation accommodante de la politique monétaire de la BCEAO et que  l’activité de crédit demeure concentrée sur les branches d’activités  “Services divers”, “Commerce de gros et de détail” et “industrie manufacturière”, décrit le communiqué. En outre, le Conseil a noté avec satisfaction le très net reflux du stock des encours de créances bancaires ayant fait l’objet de report d’échéances jusqu’à fin décembre 2020, du fait de la pandémie de la COVID-19. Par ailleurs, il a exprimé ses préoccupations concernant l’état de résolution des contentieux bancaires, marqué par un nombre important de dossiers (40%) dont le recouvrement des créances demeure en souffrance depuis plus de cinq (5) années, poursuit le communiqué. Dans ce cadre, le Conseil s’est félicité de la montée en charge du Tribunal de commerce de Dakar,  ainsi que des délais rapides de jugement, en renouvelant ses recommandations pour la recherche de voies et moyens d’accélérer le traitement des dossiers anciens, actuellement au sein des tribunaux d’instance, renseigne le communiqué.

En perspective, notamment en termes d’impact sur la situation financière des établissements de crédit, le Conseil s’est appesanti sur les projections contenues dans le plan de relance économique en matière de mise en place de crédits,  attendue du système bancaire ainsi que sur le Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion des jeunes. Comme autre point évoqué par le communiqué, le Conseil a été informé de la décision prise par le Comité de Politique Monétaire de la BCEAO, lors de sa réunion trimestrielle tenue le 09 juin 2021, « de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,00% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3,0% ».

Moustapha Dia