Okonjo-Iweala qui s’exprimait, le 02 juin, lors d’un webinaire sur les PMA (Pays moins avancés) et les services, organisé par le Conseil du commerce des services de l’OMC, estime que le rétablissement et l’amélioration des performances à l’exportation des PMA, en ce qui concerne le commerce des services revêt un caractère de plus en plus urgent dans le contexte de la crise liée à la COVID-19.
Dans une note de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), il est indiqué que la DG Okonjo-Iweala a souligné l’impact du COVID-19 sur le commerce des services des PMA. D’après elle, « la pandémie a gravement affecté les services qui nécessitent des contacts en personne entre les fournisseurs et les consommateurs, notamment les secteurs du tourisme et des transports, où les PMA ont une empreinte relativement élevée dans le commerce mondial ». Elle souligne que pour 2020, les exportations de services de voyage/tourisme et de transport des PMA ont chuté de 69 % et 16 %, respectivement, avec une perte totale de recettes d’exportation de services de près de 17 milliards de dollars EU. Ainsi, elle soutient que « la diminution des revenus d’exportation signifie des pertes d’emplois et une détresse économique pour les personnes, ainsi qu’une pression financière et d’endettement accrue pour les gouvernements ». Dans ce contexte, il est encore plus urgent de restaurer et d’augmenter les performances d’exportation des PMA dans le domaine des services, recommande la DG de l’OMC. Selon cette dernière, « les services peuvent aider les PMA à augmenter et à diversifier les exportations de produits et produits agricoles plus traditionnels, réduisant ainsi l’exposition à la volatilité des prix ».
Améliorer l’intégration des PMA dans le commerce des Services
La DG de l’OMC, Okonjo-Iweala explique qu’en 2019, avant la pandémie, les PMA représentaient 0,3 % du total des exportations mondiales de services dans les quatre modes de fourniture. En comparaison, leur part dans les exportations touristiques mondiales était de 1,3% et de 0,6% pour les services de transport, principalement le transport aérien de passagers. Par ailleurs, dans le but d’accroître la participation des PMA au commerce mondial des services, les membres de l’OMC ont adopté en 2011 la dérogation relative aux services pour les PMA pour permettre aux membres d’offrir un accès préférentiel aux marchés pour les services et les fournisseurs de services des PMA, analogue aux préférences commerciales existantes pour les exportations de marchandises des PMA. À ce jour, 51 membres de l’OMC représentant plus des quatre cinquièmes de la production économique et du commerce mondial ont notifié des préférences au profit des services et fournisseurs de services des PMA, informe la DG de l’OMC. Elle ajoute que l’objectif ultime est d’améliorer l’intégration des PMA dans le commerce mondial des services. « Nous devons nous assurer que nous en faisons assez, que nos actions continuent de faciliter le progrès. Et nous devons nous demander, s’il y a d’autres alternatives que nous pouvons faire qui nous aideraient à atteindre notre objectif », conclut la DG de l’OMC.
Moustapha DIA