Blanchiment de capitaux & Financement du terrorisme (BA/FT) Le modus operandi de dissimulation de l’argent sale

Le siège du GIABA à Dakar

Le crime organisé procède par plusieurs subterfuges pour introduire dans le circuit financier légal, les ressources financières collectées dans le cadre de leurs activités délictuelles. Madické Niang, Chargé du Suivi-évaluation du Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), retrace les procédés  des délinquants financiers.

Se référant à l’article 03 de la Commission des Nations-Unies-Vienne et à l’article 06 de la Commission des Nations-Unies-Palerme, Madické Niang indique que, « le blanchiment d’argent est le processus consistant à donner une apparence légale au produit d’un crime ou un délit ». En parallèle, il explique que le « financement du terrorisme consiste à apporter, quelque soit la forme un soutien financier direct ou indirect à toute activité considérée comme terroriste ‘’CNU-New York’’ ». Sur ces deux fléaux, Madické Niang renseigne que les délinquants financiers ont recours à trois phases pour dissimuler l’origine des fonds criminels. Comme première phase, il cite le ‘’placement’’, qui consiste à se débarrasser des espèces, en les déposant directement dans un compte bancaire, en prenant le soin de fractionner les gros montants, pour éviter les seuils déclencheurs et les soupçons. Il s’en suit après, ‘’l’empilage’’ qui vise à brouiller les pistes. Selon Madické Niang, il s’agit là d’une succession de transactions financières, qui impliquent plusieurs comptes bancaires, souvent complexes et superflus, dont le but est de brouiller les liens entre les capitaux ‘’injectés’’ et leur origine illicite. On peut avoir à ce stade, l’utilisation de sociétés écrans qui opèrent dans une activité commerciale reconnue et procèdent en réalité au lavage de l’argent sale, décrit le Chargé du suivi-évaluation du GIABA. Ce dernier évoque la dernière phase, dénommée ‘’intégration’’, où « les capitaux préalablement lavés sont investis dans des secteurs économiques et financiers légaux comme l’immobilier, les valeurs mobilières de placement entre autres ».

Moustapha DIA

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